Aller au contenu principal

22 nouvelles fiches sur les plantes médicinales

Mis à jour le 19/07/2023
Feuillage de Melaleuca quinquenervia ©IAC - G. Gâteblé

Le site Agripedia.nc s’enrichit de 22 nouvelles fiches dédiées aux plantes médicinales locales communément utilisées en Nouvelle-Calédonie.

Ces fiches détaillées, résultat d’un important travail de synthèse bibliographique, ont été rédigées à partir d’ouvrages anciens et d’articles scientifiques récents. Ce projet qui a duré un an, a été rendu possible grâce au financement du projet européen Archipel.eu et à la collaboration inédite de partenaires du monde scientifique (l'IAC, l'IRD, l'Institut Pasteur), celui de la culture (l'Agence de développement de la culture kanak (ADCK), Coutumier Ouvéa) et celui de la communication (agences Lincks et La Fabrik) qui ont ainsi œuvré de concert à la préservation et valorisation d’un précieux patrimoine immatériel de la Nouvelle-Calédonie.

Citronnelle, tamanou, niaouli, pommier kanak, faux-tabac… les nouvelles fiches proposent une mine d’informations sur les diverses vertus médicinales de plantes locales, leurs caractéristiques botaniques, les remèdes préparés, mais aussi, les usages particuliers dans la médecine traditionnelle kanak ou encore les précautions d’emploi.

Une intéressante innovation digitale permet aux internautes de faire des recherches en fonction de symptômes ou troubles (fièvre, douleurs, troubles digestifs…), des propriétés biologiques (anti-inflammatoire, antibiotique, diurétique…), du type de préparation (infusion, bain, catatplasme…) ou encore des parties utilisées de la plante (feuilles, racines, graines…) !

 

Accès à la rubrique PLANTES MÉDICINALES

 

Ainsi, deux ans après son lancement et sa création par l’institut agronomique néo-calédonien (IAC), Agripedia.nc devient, avec 215 fiches techniques aujourd’hui disponibles, une ressource de plus en plus incontournable pour le partage et la diffusion des connaissances sur l’agriculture locale, ainsi que la biodiversité associée et l’ingénierie du vivant. Elle devient même une référence internationale, puisqu’Agripedia.nc est consulté par des dizaines de milliers d’internautes s’intéressant à l’agriculture tropicale et originaires d'une trentaine de pays de toute la ceinture tropicale et tempérée francophone.

 

Quelles plantes médicinales et usages remarquables sont valorisées ?

Les nouvelles fiches intégrées dans Agripedia.nc fournissent des informations détaillées sur les caractéristiques botaniques et les multiples usages médicinaux de plantes locales remarquables.

Parmi celles-ci figurent :

  • Tamanou
  • Niaouli
  • Bourao
  • Pommier canaque
  • Citronnelle
  • Nono
  • Cocotier
  • Papayer
  • Gommier
  • Bancoulier
  • Cordyline
  • Chou kanak
  • Faux-tabac (arbre à gratte)
  • Arbre à pain
  • Corossol
  • Bois de rose
  • Herbe à verrue
  • Avocat

 

Ces fiches présentent également les usages médicinaux dans d’autres îles du Pacifique (Polynésie, Vanuatu, Papouasie, Fidji…).

Chaque fiche est associée à des informations complémentaires sur les précautions d’usages et les différentes méthodes de préparations de plantes médicinales telles que l’infusion ou la décoction.

De plus, une dizaine de plantes sont utilisées dans la médecine traditionnelle kanak. Chacune d’entre elle est liée à une fiche expliquant les principes fondamentaux de la médecine traditionnelle kanak.

En effet dans la culture kanak, la maladie est interprétée comme un déséquilibre dans la relation entre l'individu, son environnement naturel, son environnement social (clan, tribu...) et le monde invisible des esprits. La médecine traditionnelle est donc l'un moyen de rétablir cet équilibre, grâce aux savoirs généalogiques, phytothérapeutiques et rituels détenus par des tradithérapeutes. Une fiche présente d'ailleurs quelques bases de la culture kanak et explique la vision holistique de la relation entre l’homme, la nature et le monde des esprits.

 

Une approche centrée sur les besoins des utilisateurs

Afin de répondre au mieux aux besoins de ceux qui s’intéressent aux plantes médicinales et à leurs habitudes en ligne, l’équipe du projet propose aux internautes une navigation conviviale et intuitive avec deux modes d’accès aux fiches :

  • Une recherche par des filtres : les internautes peuvent, par exemple, rechercher les plantes à partir de leurs propriétés (inflammatoire, diurétique, relaxante…) ou bien des symptômes à soigner (gratte, brûlures, fièvre…), de leur statut (endémique, autochtone, introduite), du type de préparation (infusion, bain, cataplasme…) ou encore de leurs usages en médecine traditionnelle kanak.

  • Une recherche par les parties utilisées de la plante (feuille, fleur, fruit, racine, écorce…), puisque ce sont elles qui font l’objet de cueillette. Chaque partie de la plante ou de ses extraits (latex, huile, résine) possède des vertus médicinales bien particulières. Les fiches proposées indiquent donc les vertus médicinales de chaque partie de la plante.

 

Une ingénierie de projet rigoureuse pour respecter les protocoles liés à un sujet complexe et sensible.

Les fiches ont été rédigées à partir d’informations trouvées dans de récentes publications scientifiques, ainsi que dans des ouvrages de références, notamment « Bonnes plantes de Nouvelle-Calédonie » de D. Bourret (IRD, 1981, éditions du lagon), « Oceania planta medica, flore de Kanaky » vol. I & II de P. Limousin (2014), « Plantes utiles de Polynésie ra'au tahiti » de P. Pétard (2019, éditions Haere Pô), « Hommes et plantes de Maré » de N. Lormée, P. Cabalion et É. Hnawia (2011, IRD éditions), « Guide des plantes du chemin kanak » (ADCK, 2012), et « Flore ornementale de Nouvelle-Calédonie » de G. Gâteblé (2016, éditions Au vent des îles). Il est important de noter que ces informations ne proviennent pas d'enquêtes directes auprès des détenteurs de connaissances traditionnelles à ce stade.

Ainsi, ce sont plus de 500 pages de diverses références qui ont été lues, synthétisées et vulgarisées.

Le choix de ces 18 plantes et la validation du contenus des fiches ont été réalisés par un comité scientifique et coutumier composé de représentants de l’Institut agronomique néo-calédonien (IAC), de l’agence de développement kanak (ADCK)-Centre Tjibaou, de l’institut de recherche pour le développement (IRD), de l’institut Pasteur de Nouvelle-Calédonie (IPNC), du conseil coutumier d’Ouvéa. Le sénat coutumier a été informé des démarches entreprises d ès le début du projet.

 

Un projet multi-partenarial co-financé par l’Union européenne

La création de 22 fiches dédiées aux plantes médicinales calédoniennes est le fruit d'un projet d’ampleur porté par l'Institut agronomique néo-calédonien (IAC), lauréat en 2022 du Fond « Archipel.eu pour la sauvegarde et la promotion du patrimoine culturel immatériel des pays et territoires d'Outre mer » et co-financé par l’union européenne.

Porté jusqu’alors uniquement par l’IAC, c’est la première fois qu’un volet complet d’Agripedia est développé grâce à la collaboration de plusieurs partenaires locaux et au soutien de financements externes. Cette étape marque une avancée importante dans l’évolution d’Agripedia puisqu’elle renforce sa portée internationale et son enrichissement à venir grâce à des d’expertises variées.

Le projet « Agripedia / Plantes médicinales calédoniennes » est l’un des 30 projets lauréats du projet pilote Archipel.eu, lancé en juin 2021 et clôturé en juin 2023. Le fonds Archipel.eu est co-financé par l’Union européenne et coordonné par l’Institut français (Paris, France), en partenariat avec l’Association des pays et territoires d'outre-mer (Bruxelles, Belgique) et l’Agência de Promoção da Cultura Atlântica (Madère, Portugal).

  • Montant de la subvention attribuée à l’IAC : maximum 15 000 €  (1,8 MF)

 

Rendre les savoirs locaux facilement accessibles à tous

Pour la mise en œuvre de ce projet, l’IAC s’est appuyé sur l’expertise de l’agence de communication scientifique Lincks et de l’agence digitale La Fabrik, toutes les deux partenaires du projet Agripedia depuis le début. Un des objectifs était de vulgariser les savoirs scientifiques et garantir aux internautes une lecture web agréable, rapide et facile, en accord avec les normes actuelles du web actuels. Ainsi Agripedia peut être consultée sur tout type de support, que ce soit un ordinateur, une tablette, ou un smartphone.  Cette accessibilité facilite la diffusion des conaissances locales auprès d’un public large et varié.

 

Ont contribué à ce projet :

  • Laurent Lhuillier (IAC) directeur de l'IAC, directeur du projet
  • Estelle Bonnet-Vidal (Lincks), chargée de communication scientifique, chef de projet
  • Christina Do (IAC) assistante de communication à l'IAC et rédactrice web
  • Édouard Hnawia (IRD, UMR PharmaDev), chercheur en ethnobotanique, directeur scientifique du projet
  • Mariko MATSUI (Institut Pasteur) chercheuse en immunologie, relecture scientifique
  • Valérie Kagy (IAC), chercheuse en physiologie végétale à l'IAC, relecture scientifique
  • Nadia Robert (IAC), chercheuse en physiologie végétale, relecture scientifique
  • David Bruy (IRD) responsable de l'herbier NOU, relecture scientifique
  • Auguste Daoumé (conseil coutumier de l’aire IAAI /Ouvéa), consultant en jardins et plantes médicinales pour l’hôtel Gondwana
  • Emmanuel Tjibaou (Direction de la culture, Province nord), soutien au projet
  • La direction et les services du Centre Tjibaou-ADCK, soutien au projet
  • Mathieu Derex et équipe de LA FABRIK, développement web
  • CAP agricole du lycée du Mont Dore, appui à la rédaction de la fiche Tamanou

 

Article publié le 19 juillet 2023 par Estelle Bonnet-Vidal (Lincks)

 

Référent / Contact

Estelle VIDAL
Communication scientifique
Lincks
Mis à jour le 21/11/2024
Voir le profil complet