Melaleuca quinquenervia (Niaouli)
Melaleuca quinquenervia (Niaouli)
-
Identité
Nom scientifiqueMelaleuca quinquenerviaFamilleMyrtaceaeStatut Biogéographique--Origine géographiquePacifique SudDistribution géographiqueNouvelle-CalédonieNoms KanakNgohnadi (Nengone)Autres noms communs--Milieu naturel d'origine--Statut IUCN--
-
Description
Type de plante--Durée de vie--Hauteur à maturité--
-
Conduite culturale
Type de sol--Pollinisation--Croissance--Entretien / Soins--Exposition au soleil--Besoin en eauRésistance à la sécheresse
-
Saisonnalité
FloraisonFruitsTaille
Généralités
Melaleuca quinquenervia plus communément appelé niaouli est un arbre de la famille des Myrtacées. Originaire de Papouasie-Nouvelle-Guinée et cousin de l'eucalyptus d'Australie, le niaouli est présent naturellement en Nouvelle-Calédonie, en Australie (côte est) et en Papouasie Nouvelle-Guinée.
Il a été introduit ailleurs (Amérique du sud, Afrique, Asie du Sud) où il est considéré comme une espèce envahissante.
En Nouvel-Calédonie, c'est un arbre abondant sur l'ensemble de l'archipel, à l'exception de Lifou et Ouvéa. Sur la côte ouest de la Grande Terre, il caractérise un paysage typique appelé "savane à niaoulis" quasiment identitaire du pays.
Le niaouli affectionne les zones ouvertes et humides. On le trouve parfois en maquis sur des sols ultramafiques.
C'est une espèce résistante au feu, grégaire présente du littoral à 1000 m d'altitude. Ses fleurs attirent fortement les oiseaux méliphages et les abeilles. Le miel de niaouli est d'ailleurs réputé.
Allure
L'arbre adulte peut atteindre 20 m de hauteur. Sa silhouette est tortueuse, rarement droite. Il a de nombreux rameaux qui sont d'abord densément couverts d'une pilosité argentée, puis deviennent glabres.
Les jeunes troncs sont blanchâtres. L'écorce ressemble à une peau qui se détache, car elle formée de plusieurs couches. L'écorce noircit avec l'âge d'où le nom, Melaleuca qui veut dire "noir-blanc" en grec.
Usages
Coutume kanak : Le niaouli a pris une place importante dans les cérémonies coutumières kanak. Lors des naissances, les nourrissons sont enveloppés dans une écorce de niaouli, afin de les protéger des esprits malins et leur donner de la force. Lors des décès, les feuilles et les branches enveloppent la monnaie blanche qui autorise un échange entre deux clans.
Construction : l'écorce appelée aussi "peau de niaouli" est utilisée pour revêtir les parois et les toits des cases, le bois est utilisé pour faire les piquets de clôture et du charbon de bois
Santé : le niaouli est recensé dans la pharmacopée européenne. Les usages médicinaux en Nouvelle-Calédonie et dans le Pacifique sonté détaillés ci-dessous.
Saisonnalité
- Floraison et fructification ont lieu tout le long de l'année, en fonction des conditions climatiques
Précautions
Avant tout usage de plante médicinale, lisez la fiche Agripédia "Précautions d'usage des plantes médicinales", car certaines plantes sont toxiques, même à faible dose et un mauvais usage pourrait mettre votre santé en danger.
Quelques règles de bon sens :
- L'utilisation des remèdes présentés dans nos fiches ne se substituent aucunement à un avis médical ;
- En cas de symptômes persistants ou anormaux, consultez un professionnel de santé ;
- N'utilisez pas une plante quand vous avez un doute sur son identification botanique ou alors demandez une identification formelle à quelqu'un de votre entourage qui s'y connait vraiment, un botaniste, un tradithérapeute, un herboriste ou un pharmacien.
FEUILLES : description et usages
- Le feuillage des niaoulis est léger, persistant
- Les feuilles sont odorantes
- Elles sont lancéolées à oblancéolées, coriaces, de 5 à 9 cm de long
Usages médicinaux
Le niaouli est très connu pour son essence et son huile essentielle obtenues de la distillation de ses feuilles. Elles contiennent du goménol (marque déposée depuis 1893), ainsi appelée d'après la localité nord-calédonienne de Gomen.
L'essence et l'huile essentielle de feuilles de niaouli est utilisée pour les traitements suivants :
- Antiseptique et décongestionnant : c'est un remède connu et éprouvé contre les états grippaux en massage sur le torse et les courbatures, en inhalation de tissus imbibés ou en inhalation de vapeurs chaudes pour dégager les sinus (rhume, grippe, bronchite...) (2).
- Calmant contre les rhumatismes (1)
- Répulsif contre les moustique lorsqu'elle est appliquée sur le peau (4)
Les feuilles fraîches sont utilisées pour les traitements suivants :
- Contre la fièvre (fébrifuge) par un bain de feuilles ou contre les états grippaux avec des tisanes sucrées au miel (2)
- Réduire les œdèmes en en froissant et frottant les feuilles sur les zones critiques (2)
- Désinfectant : les décoctions de feuilles laissées à évaporer dans un récipient placé dans une chambre de malade assainit la pièce (2).
Propriétés médicinales
- Antiseptique
- Cicatrisant
- Anesthésique
Activités biologiques et/ou chimiques du Goménol
- Antibactériennes : contre 25 bactéries dont Staphylococcus aureus, Escherichia coli ;
- Antivirales contre le virus de l'herpès et du papillomavirus;
- Antifongiques contre Aspergillus niger, Aspergillus ochraceus, Fusarium culmorum.
L'analyse des huiles essentielles de niaouli de Nouvelle-Calédonie a permis d'identifier 11 composants majeurs notamment des terpènes (p-cymène, γ-terpinène, terpinolène ou α-terpinéol), de l'eucalyptol (1,8-cinéol), du térébenthène (α-pinène) et du viridiflorol.
Autres usages
- De la liqueur et des bonbons sont aussi confectionnés à partir de l'huile essentielle
ÉCORCE : description et usages
- L'écorce est souvent appelée "peau de niaouli"
- Elle est constituée de nombreuses et fines couches superposées en pelure d'oignon
- Elle est épaisse et spongieuse
Usages médicinaux
L'écorce, ou plutôt la dernière écorce la plus près du tronc - et pour l'atteindre il vous faudra peler l'arbre - est, comme dans la plupart des cas, plus active que les feuilles. L'écorce de niaouli est utilisée pour ces traitements :
- Courbatures et crampes de fièvre : écrasez légèrement une plaque d'écorce de la taille d'une paume de main dans un demi-litre d'eau froide. Puis laissez-la macérer. Cela soulagera vos courbatures et crampes de fièvre.
- Courbatures et rhumatisme : faites bouillir l'écorce pour soulager les courbatures et les manifestation rhumatismales.
- Préparez-la en bain, soit par macération soit par décoction, pour désinfecter et apaiser les brûlures et démangeaisons diverses.
- Si au cours d'une marche vous avez une ampoule ou une écorchure et n'avez pas de pansement adhésif, faites tenir sur une plaie un pansement d'écorce de Niaouli. Vous pourrez encore parcourir un certain nombre de kilomètres.
Activités biologiques et/ou chimiques
- Antiseptique
- Anti-démangeaison
Autres usages
- Les épaisses couches d'écorce externe de Niaouli font des couvertures de case très efficaces contre le froid et la pluie. Elle est traditionnellement utilisée pour revêtir les parois et toits des cases.
- Elle sert également à protéger la nourriture cuite dans les fours de pierre.
- Le bois de niaouli brûle en dégageant une fumée odorante qui chasse les moustiques.
BOURGEON : description et usages
Usages médicinaux
- Grippe : faites une tisane de bourgeons de niaouli pour aider à juguler les grippes. Si vous en supportez l'amertume vous pouvez aussi mâchonner des bourgeons et en avaler le jus.
FLEUR : description et usages
- Les fleurs sont blanches ou blanc crème. Elles peuvent être jaunes mais cela est assez rare.
Autres usages
- Pour se confectionner un breuvage édulcoré au nectar, les Aborigènes d'Australie agitent des rameaux en fleurs dans de l'eau en renouvelant les rameaux jusqu'à ce que la saveur sucrée soit suffisamment prononcée.
Exigences, plantation et entretien
xxx
Multiplication
- Les niaoulis se reproduisent par semis de leurs graines contenues dans de petites cupules rigides serrées en quinconces le long de l'axe floral.
- Si vous voulez transplanter chez vous un niaouli vous ne devriez avoir aucun mal à faire repartir un éclat de racine drageonnante.
Principaux ravageurs et méthodes de lutte
xxx
Sources
- (1) Wikipedia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Niaouli (consulté le 26.01.2023)
- (2) Bourret D., ORSTOM/IRD, 1981. Bonnes plantes de Nouvelle-Calédonie et des Loyauté. Les éditions du lagon, p 96-98
- (3) Maison de la Nouvelle-Calédonie, « Le niaouli de Nouvelle-Calédonie, un arbre aux multiples ressources » [archive] [PDF], sur mncparis.fr, 30 septembre 2011 (consulté le 25 janvier 2023)
- (4) Lormée N., Cabalion P., Hnawia É., 2011. Hommes et plantes de Maré, îles Loyauté, Nouvelle-Calédonie. IRD éditions, p 182.
- (5) Suprin B., 2019. Plantes marginales comestibles en Nouvelle-Calédonie - p 198
- (6) Agence de développement de la culture kanak, 2012. Guide des plantes du chemin kanak, p 70-71
- (7) Goetz P. et Ghedira K. Phytothérapie infectieuse. Springer, 2012
- (8) Lis-Balchin M., Aromotherapy Science : A Guide For Healthcare Professionals, Pharmaceutical Press, 2005, 528 p.