Syzygium malaccense (Pomme kanak)
Syzygium malaccense (Pomme kanak)
-
Identité
Nom scientifiqueFamille--Statut Biogéographique--Origine géographique--Distribution géographique--Noms Kanak--Autres noms communs--Milieu naturel d'origine--Statut IUCN--
-
Description
Type de plante--Durée de vie--Hauteur à maturité--
-
Conduite culturale
Type de sol--Pollinisation--Croissance--Entretien / Soins--Exposition au soleil--Besoin en eauRésistance à la sécheresse
-
Saisonnalité
FloraisonFruitsTaille
Généralités
Le pommier kanak, Syzygium malaccense est un arbre de la famille des Myrtacées. Il peut atteindre 15 à 20 m de hauteur (1).
C'est une espèce originaire du Sud-Est asiatique, dispersée sur les îles à travers le Pacifique Sud, d'Hawaï jusqu'en Malaisie et en Inde (1,2). Cet arbre aime les endroits frais et humides et se plaît près des creeks.
Il existe deux variétés, l'une à fleurs blanches, l'autre à fleurs rouges. Les feuilles du pommier kanak portent fréquemment des galles produites par un insecte indéterminé (4).
Les fruits sont comestibles. Ils attirent les roussettes.
La fiche ci-dessous présente les propriétés et usages médicinaux des différentes parties de la plante. En Nouvelle-Calédonie, ce sont l'écorce et les feuilles qui sont le plus utilisées en médecine traditionnelle. Voir la fiche "La médecine traditionnelle kanak".
Usages dans la culture kanak
- Les fruits du pommier kanak sont offerts aux ancêtres (5)
- Pour lever un interdit, à Houaïlou et Hienghène, on asperge de l'eau à l'aide d'un filtre dans lequel est enveloppée l'écorce du pommier kanak (5)
- À Maré, les feuilles du pommier kanak, avec celle de Erythrina variegata donnent un remède pour arrêter le mauvais temps à un clan maître de l'orage de la région de Hnerec. Ce même remède donné en friction sur la peau guérit la maladie due aux éclairs (6)
- L'écorce du pommier kanak entre dans la composition de la purge des jeunes filles au moment de la puberté (2)
Autres usages
- Spiritualité : L'arbre est une plante rituelle importante au Vanuatu et à Fidji (2)
- Bois, construction : Au Vanuatu, il est employé dans la fabrication des pirogues et occasionnellement comme bois de construction (2)
- Colorant : À Hawaï, l'écorce donnait une teinture à tapa. L'écorce de la variété à fleurs blanches contient une sève rouge employée comme teinture en Amérique Centrale et aux Antilles (2)
Saisonnalité
- Floraison : en début de saison chaude
- Récolte : janvier
Précautions
Avant tout usage de plante médicinale, lisez attentivement la fiche Agripédia "Précautions d'usage des plantes médicinales", car certaines plantes sont toxiques, même à faible dose et un mauvais usage pourrait mettre votre santé en danger.
Quelques règles de bon sens :
- L'utilisation des remèdes présentés dans nos fiches ne se substitue aucunement à un avis médical ;
- En cas de symptômes persistants ou anormaux, consultez un professionnel de santé ;
- N'utilisez pas une plante quand vous avez un doute sur son identification botanique ou alors demandez une identification formelle à quelqu'un de votre entourage qui s'y connait vraiment, un botaniste, un tradithérapeute, un herboriste ou un pharmacien.
FRUIT : description et usages
- Les fruits sont ovoïdes ou en forme de poire et contiennent une seule grosse graine ;
- Ils peuvent être rouges, jaune violacé ou blanc-jaune ;
- La chair est blanche, juteuse, spongieuse, croquante, insipide ou délicatement sucrée et parfumée. Son goût très doux rappelle la pomme ;
- Le fruit est riche en vitamines, désaltérant, rafraîchissant et légèrement astringent ;
- Ils sont fragiles et se conservent mal. Il faut les manger aussitôt cueillis.
Pas d'usages médicinaux décrits.
FEUILLES : description et usages
- Les feuilles sont lancéolées avec de grosses galles produites par un parasite ;
- Les feuilles sont coriaces et vernissées.
Usages médicinaux en Nouvelle-Calédonie
- Appétit : la feuille crue mâchée stimule l'appétit (3)
- Contre la fièvre : les feuilles soulagent la fièvre (2)
- Contre la diarrhée : l'infusion très concentrée en feuilles est un excellent remède antidiarrhéique. L'utilisation de ce remède ne doit pas être prolongée pour ne pas entrainer une grave constipation (3,5)
- Diurétique et légèrement laxative : l'infusion de feuilles (2)
- Antiseptique : les feuilles chauffées sont posées sur les furoncles pour les faire disparaître (2,5)
- Acné : une infusion de 4 à 5 feuilles dans un litre d'eau (sans sucre) soigne l'acné. Le lendemain, les boutons sont lavés avec une compresse imbibée du reste de la décoction puis la peau est laissée à sécher. Cette même macération sert à nettoyer les plaies purulentes (3)
- Urticaire : L'infusion d'une poignée de feuilles dans 2 L d'eau est utilisée en application locale ou en bain pour soulager les urticaires et démangeaisons de la peau
- Purges : À Lifou, pour nettoyer le sang qui a accumulé des toxines dans l'organisme, un remède est préparé une à deux fois par an. Il consiste à absorber pendant plusieurs jours de suite, une infusion de 25 feuilles de pommier kanak dans 2 L d'eau bouillante pendant 10 minutes. Renouvelez la tisane chaque jour. À partir de 5-6 ans pour les enfants.
Usages médicinaux ailleurs
- Anti-inflammatoire :
- le liquide extrait des feuilles pilées est appliqué sur les inflammations oculaires (Fidji) (2)
- La décoction de feuilles est donnée aux enfants contre les affections buccales (Fidji) (2)
- L'infusion de feuilles est prise contre la toux et les infections buccales (Samoa) (2)
- Les feuilles portant des galles servent dans le traitement des angines (Tahiti) (2)
La fiche "Les différentes préparations de plantes médicinales" explique comment préparer des infusions, décoctions, macérations...
ÉCORCE : description et usages
L'écorce de Syzygium malaccense est souvent plus efficace que les feuilles.
Usages médicinaux en Nouvelle-Calédonie
- Purges : l'écorce du pommier kanak entre dans la composition de la purge des jeunes filles à Maré au moment de la puberté (2)
- Purges, intoxications, gratte : la décoction d'écorce est un bon dépuratif qui s'emploie contre la gratte et en laxatif pour soigner les intoxications généralisées. Pour cela, il faut enlever la partie superficielle de la face externe, gratter une poignée d'écorce, faire macérer 5 minutes dans un bol d'eau puis boire (3)
- Antiseptique : l'infusion d'écorce soigne les aphtes, l'eczéma, les furoncles, les plaies purulentes, la toux (2). Même préparation que ci-dessus, à filtrer puis boire (3)
Usages médicinaux dans le Pacifique
- Tonique : l'écorce est réputée comme tonique général (Fidji, Tonga) (2)
- Antidiabétique : la décoction de l'écorce broyée traite le diabète (Fidji) (2)
- Astringente : en usage externe, l'écorce assèche la peau et les muqueuses, traite les aphtes, l'eczéma et les plaies purulentes
- Antiseptique, anti-inflammatoire : L'infusion d'écorce soigne les affections de la bouche (Tonga, Polynésie, Samoa), les maux de gorge (Wallis, Hawaii, Fidji) (2), la toux (Tonga, Samoa), les maladies vénériennes et la gonorrhée (Polynésie, Fidji), les problèmes digestifs (Polynésie), les maux d'estomac, les douleurs abdominales et la constipation (Tonga). Le jus d'extrait de l'écorce pilée est administré contre la bronchite (Hawaii). La décoction d'écorce broyée traite la gonorrhée, le muguet, les enflures (Fidji) (2).
FLEUR : description et usages
- Ce sont des inflorescences portant de 4 à 10 fleurs ;
- Les pétales sont roses à rouges ;
- Les étamines sont nombreuses et très visibles.
Pas d'usages médicinaux décrits.
Autres usages
- Les fleurs peuvent être consommées en salade ou préparées en sirop
TIGES : description et usages
- Ses feuilles sont pétiolées et grandes (peut atteindre 50 cm dans la nature)
Usages médicinaux en Nouvelle-Calédonie
- Le liquide extrait des tiges écrasées traite la toux, le muguet et les douleurs profondes dans les os.
- La macération des tiges pilées, avec celles de Syzygium neurocalix et de Maesa tabacifolia traiterait les kystes cancéreux.
Soutiens à la réalisation de cette fiche
L'Institut agronomique néo-calédonien (IAC) a été lauréat du "Fonds de sauvegarde du patrimoine immatériel des pays et territoires d'outremer (PTOM)" en mars 2022 pour intégrer dans Agripedia des fiches sur les plantes médicinales de la pharmacopée calédonienne.
Cette fiche a été réalisée grâce au soutien moral et financier de l'Union européenne, de l'Institut français, de l'OCTA et de l'ACPA dans la cadre du projet pilote ARCHIPEL.EU.
Cette fiche a été également réalisée grâce au soutien scientifique, technique et financier de l'IAC, l'ADCK-Centre Tjibaou, l'IRD, l'Institut Pasteur de Nouvelle-Calédonie et Lincks.
Sources
- (1) Endemia.nc. Syzygium malaccense (L.) Merr. & L.M.Perry. Consulté le 13.03.23
- (2) Limousin P., 2014. Oceania planta medica, flore de Kanaky, vol. II - Panacées alimentaires - p 158-161
- (3) Bourret D., ORSTOM/IRD, 1981. Bonnes plantes de Nouvelle-Calédonie et des Loyauté. Les éditions du lagon, p 53-55
- (4) Pétard P., 2019. Plantes utiles de Polynésie ra'au tahiti, éditions Haere Pô - p 242-243
- (5) Agence de développement de la culture kanak, 2012. Guide des plantes du chemin kanak, p 26-27
- (6) Lormée N., Cabalion P., Hnawia É., 2011. Hommes et plantes de Maré, îles Loyauté, Nouvelle-Calédonie. IRD éditions, p 184.
Auteurs
Publié le : 24 mars 2023
Rédaction de la fiche
- Christina Do (IAC)
- Estelle Bonnet-Vidal (Lincks)
Relecture :
Citation bibliographique recommandée :
Agripédia. Fiche technique "Syzygium malaccense (Pomme kanak)" [En ligne] https://www.agripedia.nc/ressources-vegetales/plantes-autres-usages/syzygium-malaccense-pomme-kanak (consulté le jour/mois/année)
Voir également FAQ "Comment citer cette référence bibliographique ?"