Le bois de rose d'Océanie Thespesia populnea est une espèce indigène à la Nouvelle-Calédonie, qui doit son nom à l'odeur de rose que dégage sa sciure de bois. Elle appartient à la famille des Malvaceae.

La fiche "Bois de rose d'Océanie" présente en détails des descriptions botaniques et les techniques de culture.

La fiche ci-dessous présente les propriétés et usages médicinaux des différentes parties de la plante : feuilles, fruit, écorce, graines. D'autres usages sont connus.

Autres usages 

• Alimentaire : À Wallis, l'écorce est consommée cuite. En Inde, on mange les jeunes feuilles et les fleurs. À Hawaï, les jeunes feuilles sont consommées en légumes, crues ou cuites (1)
• Artisanat, bois d'oeuvre : le bois sert à la fabrication des battes de cricket. Facile à travailler et dense, c'est aussi un très bon bois pour les constructions navales et les sculptures (Polynésie, Nouvelle-Calédonie). Les différentes couches de bois ont des couleurs différentes rouge sombre, noir et jaune crème depuis le coeur jusqu'à l'aubier (3).
• Colorant : le jus extrait des racines colore et parfume le monoï (Marquises). Le suc de l'écorce servait autrefois de teinture pour les tapas des nouveaux-nés (Polynésie (1).
• Rituels : c'est un arbre sacré en Polynésie. Il était planté autour des temples, près des marae (sites sacrés) comme symbole de paix (1,3).

Avant tout usage de plante médicinale, lisez attentivement la fiche Agripédia "Précautions d'usage des plantes médicinales", car certaines plantes sont toxiques, même à faible dose et un mauvais usage pourrait mettre votre santé en danger.

Quelques règles de bon sens :

• L'utilisation des remèdes présentés dans nos fiches ne se substituent aucunement à un avis médical ;
• En cas de symptômes persistants ou anormaux, consultez un professionnel de santé ;
• N'utilisez pas une plante quand vous avez un doute sur son identification botanique ou alors demandez une identification formelle à quelqu'un de votre entourage qui s'y connait vraiment, un botaniste, un tradithérapeute, un herboriste ou un pharmacien.

Usages médicinaux de la plante dans le monde

• Emménagogue (Samoa) (1)
• Antispasmodique, bactéricide, fongicide, anti-candidose (levures Candida albicans) d'après l'OMS (1)

Usages médicinaux des feuilles dans le monde

• Antibiotique : un extrait de feuilles serait actif contre Salmonella typhimurium (Samoa) (1)
• Toux, grippe et maux de tête : une décoction de feuilles à boire soulage les états grippaux (Fidji) (1)
• Gale : la décoction de feuilles est employée en friction ou en bain, suivie par des applications du suc jaune du fruit (Philippines) (1)
• Douleurs dentaires : Une boisson de feuilles est donnée aux enfants qui font leurs dents avec excès de salivation et fièvre (Tonga) (1)
• Yeux : l'infusion de feuilles ou le jus des feuilles sont instillés dans les yeux en cas de blessure (Samoa) (1)

Usages médicinaux du fruit en Nouvelle-Calédonie

• Anti-gratte : le suc du fruit vert sert à préparer un remède contre la gratte (Nouvelle-Calédonie) (1)

Usages médicinaux du fruit dans le monde

• Purges : l'extrait du fruit est utilisé comme purgatif (Niue, Polynésie) (1) ;
• Gynécologie : le fruit vert traite les pertes blanches et fibromes (Tahiti) (1) ;
• Antibiotique : le fruit contient une substance qui stoppe le développement de bactéries intestinales (Inde) (1) ;
• Éruptions cutanées, dermatoses : la sève du fruit appliquée directement sur la peau (Tahiti, Philippines, Malaisie, Inde) ; La macération de fruits verts broyés dans l'huile est employée contre une mycose de la peau (provoquée par le champignon Tricophyton concentrique) (Fidji) (1)
• Gale, Teigne : les fidjiens préparent une décoction avec le fruit et l'écorce. Ils la mélangent avec de l'huile et l'appliquent en massage. Ils frictionnent le cuir chevelu (1). En Inde, on applique le jus du fruit vert et on lave la peau quotidiennement avec une décoction d'écorce (1) ;
• Morsures de scolopendre : la sève du fruit est appliquée directement sur les morsures (Tahiti, Asie du Sud-est) (1)
• Maux de tête : le fruit vert écrasé ou sa sève est appliqué sur le front pour soulager le mal de tête (Tahiti, Malaisie) (1)
• Infections urinaires : une infusion de fruits écrasés associés aux fruits de Morinda citrifolia et aux feuilles de Cordia subcordata traite les infections urinaires (îles Cook) (1)

Usages médicinaux des graines dans le Pacifique

• Laxative (Hawaï) (1)
• Les très jeunes graines soulagent les céphalées (Tahiti) (1)

Usages médicinaux de l'écorce en Nouvelle-Calédonie

• Astringente et dépurative : la décoction de l'écorce (1)
• Anti-gratte : la décoction de l'écorce sert à préparer un remède contre la gratte (1)

Usages médicinaux de l'écorce en Océanie

• Troubles digestifs : l'intérieur de l'écorce est utilisé comme laxatif pour traiter la constipation (Samoa) ; l'infusion d'écorce est employée contre la diarrhée chez les enfants (Tonga) ; Contre la dysenterie, les Fidjiens boivent une macération d'écorce grattée mélangée à l'écorce du Bancoulier et les Philippins abordent une décoction d'écorce ( (1)
• Anti-inflammatoire, antiseptique : l'écorce fraîche sert pour diverses affections : la typhoïde (intérieur de l'écorce fraîche, Samoa), les calculs biliaires (Tahiti), les plaies infectées (Tahiti), les lymphangites (Tahiti). Les Fidjiens boivent une macération d'écorce contre les blennorragies et le diabète. Les Philippins absorbent une décoction d'écorce contre les hémorroïdes (1) ;
• Contraceptif : l'infusion d'écorce absorbée pendant 3 jours (Tonga) (1)
• Affections buccales : la consommation d'une macération ou infusion d'écorce est utilisée pour traiter le muguet (Fidji, Samoa) et les affections buccales chez les enfants (Tonga) (1)

L'IAC a été lauréat du "Fonds de sauvegarde du patrimoine immatériel des pays et territoires d'outremer (PTOM)" en mars 2022 pour intégrer dans Agripedia des fiches sur les plantes médicinales de la pharmacopée calédonienne.

Cette fiche a donc été réalisée grâce au soutien moral et financier de l'Union européenne, de l'Institut français, de l'OCTA et de l'ACPA dans la cadre du projet pilote ARCHIPEL.EU.

Cette fiche a été également réalisée grâce au soutien scientifique, technique et financier de l'IAC, l'ADCK-Centre Tjibaou, l'IRD et l'Institut Pasteur de Nouvelle-Calédonie.