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Aleurites moluccana (Bancoulier)

Aleurites moluccana (Bancoulier)

 

Aleurites moluccana (Bancoulier)

Aleurites moluccana
Mis à jour le 12/04/2023
Aleurites moluccana (Bancoulier)
Aleurites moluccana
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    • Identité

      Nom scientifique
      Aleurites moluccana
      Famille
      Euphorbiaceae
      Statut Biogéographique
      Plante indigène
      Origine géographique
      Péninsule Indo-Malaise
      Distribution géographique
      Nouvelle-Calédonie
      Noms Kanak
      Kürüü (Xârâcùù)
      Gum(u) (Nengone)
      Autres noms communs
      Bancoulier
      Bancoule
      Noyer des Moluques
      Noyer des Indes
      Milieu naturel d'origine
      Forêts
      Statut IUCN
      Préocupation mineure (LC)
    • Description

      Type de plante
      Arbre
      Couleur des feuilles
      Vert
      Couleur des fleurs
      Blanc
      Hauteur à maturité
      Plus de 5 m
    • Type et préparations

      Type de plante médicinale
      --
      Type de médecine
      Familiale courante
      Type de préparations
      Application externe
      Essence, huile
      Produit cuit
      Macération
      Partie utilisées
      Écorce
      Graine
      Fruit
    • Saisonnalité

      Floraison
      Jan
      Fév
      Mar
      Avr
      Mai
      Juin
      Juil
      A
      Sep
      Oct
      Nov
      Déc
      Fruits
      Jan
      Fév
      Mar
      Avr
      Mai
      Juin
      Juil
      A
      Sep
      Oct
      Nov
      Déc
      Taille
      Jan
      Fév
      Mar
      Avr
      Mai
      Juin
      Juil
      A
      Sep
      Oct
      Nov
      Déc

    Généralités

    Aleurites moluccana est un arbre de la famille des Euphorbiacées. Il peut atteindre 20 m de hauteur et s'appelle communément le bancoulier, le bancoule, le noyer des Moluques ou le noyer des Indes (4). C'est une espèce indigène probablement introduite par les populations humaines pré-européennes (5).

    Le bancoulier est un arbre originaire de la péninsule Indo-Malaise. Son introduction dans toutes les îles du Pacifique est ancienne. Il pousse dans une large gamme d'habitats tropicaux et subtropicaux secs ou humides. C'est l'arbre officiel de l'état d'Hawaii (où on l'appelle le Kukui) (4).

    En Nouvelle-Calédonie, il est largement répandu dans tout l'archipel (5) et commun vers 500 m d'altitude sur toute la côte ouest, le long de routes transversales. En septembre, les bancouliers parsèment de taches claires les pentes montagneuses (1). Il se rencontre dans les zones les forêts humides et sèches, dans les talwegs et les zones anthropisées (5).

    Vue d'ensemble d'un bancoulier © B. Henry
    Vue d'ensemble d'un bancoulier © B. Henry

    La fiche ci-dessous présente en détail les propriétés et usages médicinaux du bancoulier. 

    Plusieurs parties du bancoulier sont utilisées en médecine traditionnelle des îles du Pacifique. Seules deux parties de la plante sont utilisées : les noix et l'écorce (4). 

     

    Vertus générales

    Les vertus médicinales de Aleurites moluccana sont multiples. Cette plante est traditionnellement utilisée pour traiter :

    • les plaies et blessures 
    • les affections cutanées (eczéma, dermatoses)
    • les affections buccales (aphtes)
    • les affections respiratoires (maux de gorge, angines)

    C'est un puissant laxatif et vomitif.

    Les paragraphes suivants détaillent les remèdes traditionnels connus pour chaque partie de la plante en Nouvelle-Calédonie et dans différentes régions.

    Précautions

    ATTENTION : toutes les parties du bancoulier sont toxiques. La prudence est donc de mise concernant les usages médicinaux.

    Avant tout usage de plante médicinale, lisez attentivement la fiche Agripédia "Précautions d'usage des plantes médicinales", car certaines plantes sont toxiques, même à faible dose et un mauvais usage pourrait mettre votre santé en danger.

    Quelques règles de bon sens :

    • L'utilisation des remèdes présentés dans nos fiches ne se substitue aucunement à un avis médical, ni aux conseils d'un guérisseur traditionnel (tradithérapeute) ;
    • En cas de symptômes persistants ou anormaux, consultez un professionnel de santé ;
    • N'utilisez pas une plante quand vous avez un doute sur son identification botanique ou alors demandez une identification formelle à quelqu'un de votre entourage qui s'y connait vraiment, un botaniste, un tradithérapeute, un herboriste ou un pharmacien.

    NOIX : description et usages

    • Le bancoulier produit des fruits verts à brunâtres portés par paires ;
    • Le fruit est une drupe indéhiscente, globuleuse, de 5 à 6 cm de long sur 5 à 7 cm de large ;
    • Les graines sont contenues dans une coque dure, brune et rugueuse de 2,5 à 3,5 cm de long ;
    • Les noix contiennent une huile (1,4)
    Fruits du bancoulier ©IRD-J. Patissou
    Fruits du bancoulier ©IRD-J. Patissou

    Usages médicinaux des noix et de l'huile

    • Vomitif et laxatif : l'effet est obtenu très rapidement, en consommant seulement 3 ou 4 noix (2). La torréfaction des noix (= les faire griller) atténue fortement cette propriété et permet de consommer sans inconvénient une dizaine de noix (Nouvelle-Calédonie) (2). L'huile de noix de bancoulier est un laxatif puissant (Hawaii) (4).

    FEUILLES : description et usages

    • Les jeunes feuilles sont découpées en forme d'étoiles. En vieillissant, elles prennent une forme ovale. Il existe dans le nord de la Nouvelle-Calédonie une variété à feuilles étroites et longues ;
    • Le limbe mesure 10 à 20 cm de long ;
    • À la base des feuilles, là où s'attache le pétiole, deux protubérances brunes correspondent aux glandes caractéristiques des Euphorbiacées (1,4).

    Pas d'usages médicinaux décrits.

    Les jeunes feuilles de bancoulier sont en forme d'étoile © G. Gâteblé
    Les jeunes feuilles de bancoulier sont en forme d'étoile © G. Gâteblé

    ÉCORCE : description et usages

    Usages médicinaux en Nouvelle-Calédonie

    • L'écorce a un effet diurétique et drainant (1)

    Usages médicinaux de l'écorce en Polynésie

    • Antiseptique et anti-inflammatoire :
      • En cas de blessures par le corail, l'écorce est râpée et appliquée sur la plaie. Si la plaie est infectée, il faut malaxer l'écorce râpée avec du lait de coco jusqu'à obtenir une sorte de crème de couleur rosée puis en faire des compresses. Cette pommade est bonne aussi pour l'eczéma et les dermatoses surinfectées (gale) (1).
      • Le filtrat d'écorce râpée dans de l'eau tiède cicatrise les aphtes (1).
      • Les maux de gorge de toute nature, les angines sont rapidement calmées par une macération d'écorce moyenne dans l'eau de coco. Il est recommandé de faire 2 gargarismes à 2 heures d'intervalle puis d'absorber le liquide restant après une heure (2).

    Autres usages

    Le bancoulier est utilisé à d'autres fins : 

    • Alimentation : les noix de bancoule se mangent crues ou légèrement grillées, mais il ne faut pas en abuser, car elles sont fortement purgatives (1)
    • Éclairage : en Polynésie et en Nouvelle-Calédonie, les graines et l'huile étaient brûlées pour l'éclairage. D'ailleurs, en anglais, le bancoulier se dit "Candlenut" ou "Candleberry" qui signifient littéralement "noix bougie" ou "baie bougie" (5) ;
    • Artisanat, construction : les Hawaïens utilisaient ce bois facile à travailler pour fabriquer des canoës légers et des flotteurs. Les coquilles vides des graines sont utilisées pour faire des colliers traditionnels (4)
    • Ornementation et services écologiques : le bancoulier est un bel arbre d'ombrage. Dans les systèmes agricoles, il peut servir comme brise-vent, comme arbre d'ombrage ou pour stabiliser les sols.
    • Colorant : les teintures extraites des différentes parties de la plante étaient utilisées pour colorer les tissus tapa et les canoës, ainsi que pour le tatouage (4). La noix grillée fournissait un noir gras dont s'enduisaient les guerriers kanak (5).

    Saisonnalité

    • Fructification : le bancoulier produit ses noix au début de l'année
     

    Soutiens à la réalisation de cette fiche

    L'Institut agronomique néo-calédonien (IAC) a été lauréat du "Fonds de sauvegarde du patrimoine immatériel des pays et territoires d'outremer (PTOM)" en mars 2022 pour intégrer dans Agripedia des fiches sur les plantes médicinales de la pharmacopée calédonienne.

    Cette fiche a été réalisée grâce au soutien moral et financier de l'Union européenne, de l'Institut français, de l'OCTA et de l'ACPA dans la cadre du projet pilote ARCHIPEL.EU.

    Cette fiche a été également réalisée grâce au soutien scientifique, technique et financier de l'IAC, l'ADCK-Centre Tjibaou, l'IRD, l'Institut Pasteur de Nouvelle-Calédonie et Lincks.

    Logos
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    Sources

    • (1) Bourret D., ORSTOM/IRD, 1981. Bonnes plantes de Nouvelle-Calédonie et des Loyauté. Les éditions du lagon, p 21-23
    • (2) Pétard P., 2019. Plantes utiles de Polynésie ra'au tahiti, éditions Haere Pô - p 195-198
    • (3) Endemia.nc : Aleurites moluccana (L.) Willd. Consulté le 13.03.23
    • (4) Elevitch, C.R., and H.I. Manner. 2006. Aleurites moluccana (kukui). In: Elevitch, C.R. (ed.). Species Profiles for Pacific Island Agroforestry. Permanent Agriculture Resources (PAR), Hōlualoa, Hawai‘i. <http://www.traditionaltree. org>. LIEN
    • (5) Gâteblé G. 2016. Flore ornementale de Nouvelle-Calédonie/Aleurites moluccanus (L.) Willd. Éditions Au vent des îles (624 p.) p 55

    Auteurs

    Publié le : 24 mars 2023

    Rédaction de la fiche

    • Christina Do (IAC)
    • Estelle Bonnet-Vidal (Lincks)

    Relecture

    •  

    Citation bibliographique recommandée :

    Agripédia. Fiche technique "Aleurites moluccana (Bancoulier)" [En ligne] https://www.agripedia.nc/ressources-vegetales/plantes-medicinales/aleurites-moluccana-bancoulier (consulté le jour/mois/année)

    Voir également FAQ "Comment citer cette référence bibliographique ?"

    Référent / Contact

    Édouard Hnawia
    Ethnopharmacologue
    Institut de recherche pour le développement
    Mis à jour le 22/12/2024
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