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Igname

Igname

 

Igname

Dioscorea alata
Mis à jour le 15/07/2024

L'igname est une plante vivrière de premier plan en Nouvelle-Calédonie.

  • Identité

    Nom scientifique
    Dioscorea alata
    Famille
    Dioscoreaceae
    Statut Biogéographique
    Plante indigène
    Origine géographique
    Asie
    Distribution géographique
    Pays intertropicaux
    Noms Kanak
    --
    Autres noms communs
    --
  • Description

    Type de plante
    Liane
    Feuillage
    Caduque
    Durée de vie
    --
    Hauteur à maturité
    --
    Largeur à maturité
    --
    Système racinaire
    --
  • Conduite culturale

    Multiplication
    --
    Où planter ?
    --
    Type de sol
    --
    Densité
    Productivité
    Pollinisation
    --
    Croissance
    --
    Entretien / Soins
    --
    Exposition au soleil
    --
    Besoin en eau
     
     
     
     
     
    Résistance à la sécheresse
     
     
     
     
     
  • Santé

    Résistance aux ravageurs
     
     
     
     
     
    Résistance aux maladies
     
     
     
     
     
    Principaux ravageurs
    --
    Principales maladies
    --
  • Usage & vertus

    Alimentation
    Cuisiné
    Vertus
    --
    Autre usage
    Médecine naturelle
    Médecine kanak
  • Saisonnalité

    Floraison
    Jan
    Fév
    Mar
    Avr
    Mai
    Juin
    Juil
    A
    Sep
    Oct
    Nov
    Déc
    Fruits
    Jan
    Fév
    Mar
    Avr
    Mai
    Juin
    Juil
    A
    Sep
    Oct
    Nov
    Déc
    Taille
    Jan
    Fév
    Mar
    Avr
    Mai
    Juin
    Juil
    A
    Sep
    Oct
    Nov
    Déc

Généralités

L'igname appartient au genre botanique Dioscorea et à la famille des Dioscoreacées C'est une plante à fleur classée parmi les monocotylédones. L'igname est une liane grimpante qui cultivée dans les zones intertropicales pour son tubercule comestible.

Il existe plus de 600 espèces différentes. Seules quelques-unes sont utilisées pour l'alimentation. Il s'agit de D. alata, D. dumetorum, D. bulbifera, D. rotundata, D. cayenensis et D. esculenta (1). Pour chaque espèce, il existe de nombreuses variétés.

Selon la FAO, la production mondiale a atteint 71 millions de tonnes en 2017. Il constitue la base de l'alimentation de plus de 500 millions de personnes en Afrique, Amérique latine, Océanie et Caraïbes. L'igname est cultivée dans certains pays tempérés (Japon, France, Argentine) (1).

En Nouvelle-Calédonie, 7 espèces alimentaires sont cultivées. L'igname existe  uniquement à l'état domestiquée. Elle a été probablement introduites lors des premières migrations humaines dans l'archipel, il y a 3000 ans.

Usages et vertus alimentaires

Qualités nutritionnelles

L'igname est un aliment intéressant sur le plan nutritionnel, car elle est riche en énergie riche en fibres, en vitamines et en minéraux. C'est un aliment nourrissant, avec un indice glycérique faible, ce qui signifie que sa consommation régulière aide à lutter contre le diabète. L'igname est également un aliment sans gluten. Les variétés de couleur (pourpre, jaune, orange) sont riches en antioxydants.

100g d'igname épluchée, bouillie à l'eau (source chiqua.anses.fr) et consommée apporte :

  • Energie : 109 kcal
  • Eau : 70,1 g
  • Glucides : 23,6 g
  • Sucres : 0,5 g
  • Protéines : 1,5 g
  • Lipides : 0,1 g
  • Fibres : 3,9 g
  • Calcium : 14 mg
  • Fer : 0,52 mg
  • Magnésium : 18 mg
  • Phosphore : 49 mg
  • Potassium : 670 mg
  • Zinc : 0,2 mg
  • Vitamine C : 12,1 mg
  • Vitamine E  : 0,34 mg)
  • Vitamine B3 (Niacine) : 0,55 mg

Usages et préparations culinaires

L'igname est un aliment très nourrissant, à la base de la cuisine traditionnelle kanak. Elle peut être cuite :

  • bouillie
  • grillée dans sa peau ( (Flore Kanak II)
  • à la vapeur
  • en friture
  • en bougna, le plat traditionnel kanak, c'est-à-dire cuite à l’étouffée, arrosée de lait de coco et enveloppée dans des feuilles de bananier.

Vertus médicinales

Voir la fiche sur les vertus médicinale de l'igname

Importance culturelle

L'igname a une valeur symbolique très forte dans la culture kanak. D'ailleurs, le peuple kanak est souvent appelé « civilisation de l’igname » puisque le cycle du tubercule rythme la vie dans les tribus (source DENC).

 C’est à partir d’un fragment ou d’un tubercule entier – provenant de la récolte précédente – que naît l’igname nouvelle. Les générations actuelles perpétuent les gestes des anciens et considèrent l’igname comme un véritable don.


Il existe différents mythes qui mettent en évidence l’origine de l’igname et les plantes cultivées. De même, différents contes rapportent la manière dont certaines d’entre elles ont reçu une forme particulière ou un goût particulier.


Lors des évènements coutumiers, les clans offrent ce tubercule qui permet de mettre en valeur le fruit de leur labeur et leur investissement pour les besoins du clan concerné.


L’igname symbolise l’homme dans la culture kanak de par sa forme phallique. L’acte d’ensemencement possède une connotation sexuelle. D’ailleurs, de nombreux interdits entourent le champ. La femme n’a pas le droit d’aller au champ si elle est enceinte ou en période de menstruation de peur que la production ne soit mauvaise.


La fête de l’igname marque la fin d’une saison et le début d’une autre. Elle est organisée dès l’arrivée des premières ignames (février-mars). Elle marque l’offrande de ces ignames nouvelles au Chef. Présente également dans les cérémonies coutumières de mariage, elle permet de donner corps aux liens créés ou consolidés.

Description de la plante

Allure

  • Liane grimpante
  • Tige volubile ou épineuse de section cylindrique ou anguleuse
  • Le tubercule est vivace
  • La liane est caduque
Plants d'ignames, Centre Tjibaou, Nouméa © Lincks
Plants d'ignames, Centre Tjibaou, Nouméa © Lincks

Feuilles

  • Position alterne ou opposée avec 5 nervures
  • Couleur glabre
  • Avec une forme de coeur (codiforme)
  • Elles sont comestibles et utilisées en médecine traditionnelle 
  • Présence fréquente de bulbilles à l'aisselle qui peuvent servir à la multiplication
  • La liane se développe pendant les 3-4 premiers mois et nécessite un tuteur
Feuilles d'igname © Lincks
Feuilles d'igname © Lincks

Fruits, graines

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Racine, tubercule

  • Partie la plus comestible de la plante
  • Forme allongée, sphérique ou boursouflée
  • Couleur externe brune
  • Chair blanche, jaune ou pourpre
  • Goût fade à sucré, fibreux et farineux
  • Les tubercules commercialisés pèsent 1 à 1, 5 kg. Leur poids peut atteindre 10 kg
Ignames © NC1ere
Ignames © NC1ere

Calendrier, saisonnalité

Floraison

 

Variétés et cultivars

Les plus cultivées :

  • Dioscorea alata. Espèce originaire d'Asie du Sud-Est et de la Papouasie. Liane carte ailée. Elle s'enroule sur le tuteur par la droite.
  • Dioscorea cayenensis rotundata. Espèce originaire d'Afrique. Liane ronde avec des épines. Elle s'enroule sur le tuteur par la droite.
  • Dioscorea esculenta (Walei ou Wareï). Liane ronde épineuse qui s’enroule au tuteur par la gauche. Bourgeons soyeux argentés
  • Dioscorea transversa (Waël). Liane sans épines (parfois à la base) qui s’enroule au tuteur par la droite. Feuilles alternes

Espèces les moins cultivées, plantes de disette :

  • Dioscorea bulbifera. Liane ronde sans épines qui s’enroule sur le tuteur par la gauche. Bulbilles abondantes.
  • Dioscorea pentaphylla. Liane ronde qui s’enroule sur  tuteur par la gauche. Feuille composée à 5 folioles.

Reproduction, multiplication

L'igname peut être multipliée de trois façons (Publi inventaire des méthodes de production) :

par la voie sexuée 

  • type de reproduction peu utilisée car la floraison et la fructification sont des phénomènes rares et aléatoires
  • la plupart des variétés agronomique sont unisexuées et produisent des graines stériles

par la voie végétative

  • La plante se développe à partir d'un fragment de tubercule appelé bouture ou semenceau.
  • 25 à 50% de la récolte est reconvertie en semenceaux (publi semenceaux)
  • Traditionnellement, la multiplication se fait à partir d'un tubercule entier qui est conservé en vue de la plantation suivante

par la culture in vitro

  • soit par micropropagation du bourgeon axillaire
  • soit par microtubérisation

Préparation du sol

Calendrier

  • Juin-Juillet : coupe et broyage de la végétation
  • Août : Ameublissement du sol et enfouissement de la matière organique
  • Début septembre : trouaisons, billons

Préparation traditionnelle des billons en plaine

Dans les plaines, sur sol sablo-limoneux, le billon en ligne permet de rassembler une importante quantité de terre au niveau de la zone de plantation. Il facilite le drainage et met ainsi le tubercule hors d'eau. La terre est bien affinée à l'endroit où le tubercule semence est planté.

Pour réaliser un billon homogène et à texture fine et régulière :

  • 2 passages croisés de décompacteur profond
  • 1 à 2 labours
  • Épandange d'engrais profond
  • Reprise pour un affinage poussé
  • Apport de fumier ou compost (5 à 10 t /ha)
  • Billons de 50 cm de haut minimum
  • Inter-billon de 1 à 1,5 m

Ces aménagements restent en place après la récolte et sont réutilisés après la jachère.

Préparation mécanisée des billons

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Préparation traditionnelle des billons sur sol pentu

Les billons sont façonnés en croissant et évite une érosion du sol trop importante.

  • Les ignames longues sont plantées sur le billon
  • Les ignames courtes sont plantées à l'arrière du billon

Préparation traditionnelle d'un sol sans billon, sol sableux

Dans certaines régions sableuses, le sol est préparé sans billons, car le billonnage aurait tendance à assécher le sol (diaporama PPAP). À Houaïlou / Waraï, les trous sont réalisés manuellement à l'endroit où seront plantés les tubercules semences.

Préparation traditionnelle d'un sol sans billon, sol bien drainant

À Maré / Nengone, le sol est plutôt plat, mais il n'a pas la même profondeur partout, car la roche-mère calcaire affleure à certains endroits. La profondeur du sol est donc sondé à la barre à mine et les trous sont réalisés avant la plantation, puis la terre est affinée manuellement :

  • Si la couche de sol est importante, ce sont des variétés à tubercule long qui sont plantés
  • Si la couche de sol est fine, ce sont des variétés à tubercule court qui sont plantés

Exigences, plantation et entretien

Exigences environnementales

  • Exposition plein soleil
  • Sol riche, profond, drainant
  • Sol léger, de préférence sablo-limoneux
  • Les sols uniquement sableux sont compatibles avec certaines variétés
  • Évitez les sols argileux et les sols hyper-magnésiens
  • Ne craint pas l'exposition au vent

Plantation

  • Plantez les semenceaux dès la levée de leur dormance vers fin août à octobre, selon les variétés
  • Pour une densité de 20 000 pieds/ha, les distances de plantation sont les suivantes :
    • 140 x 35 cm
    • 120 x 40 cm
    • 100 x 50 cm
  • Placez le semenceau à 5 cm de profondeur environ et plus profond si vous craignez une sècheresse
  • L'orientation du semenceau n'a pas d'importance

Fertilisation

  • Engrais de fond : 300 à 500 kh /ha
  • Fumier : 5 à 10 t/ha

Eau et irrigation

  • Plus les semenceau sont petits plus ils sont sensibles au manque d'eau, surtout en début de cycle
  • Arrosez régulièrement pour maintenir le sol frais sans excès d'eau
  • Arrosage par aspersion ou goutte à goutte dès le début de la plantation
  • En septembre, l'apport de 5 mm d'eau par jour permet de compenser l'évapotranspiration
  • Quand le feuillage est développé, arrosez de préférence en fin de journée pour éviter les brûlûres dues à l'efet loupe des gouttes prisonnières dans le feuillage

Tuteurage

Les feuilles en surface réalisent la photosynthèse et permettent le remplissage du tubercule en amidon.

Préparez des tuteurs de grande taille lorsque le poids du tubercule est important. En effet, plus le poids de la semence est important, plus la liane sera développée.

Pendant la période de forte croissance de la liane, passez chaque semaine enrouler la liane autour de son tuteur

Le tuteurage permet d'améliorer les rendements de 10 à 15 %

Entretien

Contrôlez les mauvaises herbes jusqu'au début du mois d'avril car ils affaiblissent la plante

Rotation des cultures

En culture intensive, il est recommandé

  • de pratiquer la culture de l'igname sur une même parcelle tous les 3 ans
  • d'alterner la culture de l'igname avec du sorgho, des légumineuses ou des céréales
  • une plante de couverture permet de protéger et enrichir la parcelle

En culture traditionnelle, la rotation des cultures est la suivante :

  • Défrichage
  • Culture de l'igname pendant 1 an
  • Culture de la patate douce et du manioc pendant 1 an
  • Culture du bananier ou jachère pendant plusieurs années
  • Défrichage

 

 

Rendement et productivité

Rendement et productivité

Récolte et conservation

Vous pouvez vérifier la maturité vers 9 mois en déterrant quelques tubercules : la peau doit être formée à la base du tubercule

Chez certaines variétés, la maturité intervient lorsque le feuillage jaunit et se fane, chez d'autres, il reste vert

Coupez les tiges 10 à 15 jours avant la récolte

Certaines variétés se conservent mal lorsqu'elles sont blessées. Couvrez les blessures avec de la cendre de bois + du cuivre (3/4 et 1/4)

Les tubercules destinés à la semence sont triés et trempés pendant 15 minutes dans u  mélange

Les tubercules destinés à la consommation ou la vente sont conservés dans un locaql frais, ventilé, à l'abris des rats.

Ravageurs et maladies

Ravageurs et maladies

Méthodes de lutte agro-écologiques

Méthodes de lutte agro-écologiques

Soutien à la réalisation de cette fiche

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Référent / Contact

Estelle VIDAL
Communication scientifique
Lincks
Mis à jour le 27/09/2024
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