Patate douce
Très appréciée pour son tubercule sucré et nourrissant, la patate douce est cultivée depuis longtemps en Nouvelle-Calédonie.
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Identité
Nom scientifiqueIpomea batatasFamilleConvolvulaceaeStatut BiogéographiquePlante exotiqueOrigine géographiqueAmérique du SudDistribution géographiqueRégions tropicalesNoms KanakKumala (Nengone, Maré)Autres noms communsSweet potato (Anglais),Uumara (Tahitien), Kumala (Fidjien, Togien, Maori)Cumar (en Queshua, Pérou)
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Description
Type de planteLianeFeuillagePersistantDurée de vieAnnuelleHauteur à maturitéMoins de 50 cmLargeur à maturitéEntre 50 cm et 2 mSystème racinairePeu développé
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Conduite culturale
MultiplicationBouturageOù planter ?ExtérieurPleine terreType de solSol drainantTous typesDensité1 bouture / 30 cmProductivité10 à 25 t/haPollinisationPar le ventPar les insectesCroissanceRapideEntretien / SoinsFacileExposition au soleilSoleilBesoin en eauRésistance à la sécheresse
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Santé
Résistance aux ravageursRésistance aux maladiesPrincipaux ravageursCharançon de la patate doucePrincipales maladiesGaleMaladie de la petite feuille
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Usage & vertus
AlimentationTransformationCuisinéConfitureVertusTransit intestinalSoinde la vision et de la peauAutre usage--
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Saisonnalité
FloraisonFruitsTaille
Généralités et origine
La patate douce Ipomea batatas est une plante alimentaire cultivée de longue date pour ses tubercules savoureux et nourrissants. C'est une liane rampante vivace qui appartient à la famille des Convolvulacées. Elle est cultivée dans toutes les régions tropicales, subtropicales et méditerranéennes de la planète (1). La production mondiale de patate douce s'élève à 89 millions de tonnes, la Chine concentrant 75% de la production (FAO-STAT, 2021).
La patate douce est originaire d'Amérique centrale et d'Amérique du Sud. Elle était cultivée au Pérou entre 10 000 et 12 000 ans av. J.-C. (2). Des études génétiques récentes croisées à des données historiques, archéologiques et linguistiques, attestent que la patate douce a été diffusée à travers tout le Pacifique au gré de diverses migrations humaines et selon deux parcours principaux (3) :
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Du Pérou vers la Polynésie au XIIe siècle : la lignée Kumara, aurait été amenée depuis le Pérou entre 1000 et 1100 apr. J.-C. vers la Polynésie occidentale par des navigateurs polynésiens qui l'auraient ensuite diffusée vers d'autres îles (Hawaï, île de Pâques, Polynésie orientale, Nouvelle-Zélande, Tonga, Fidji, Mélanésie). Il existe d'ailleurs d'importantes similitudes lexicales entre les langues désignant la patate douce en quechua au Pérou (cumar), dans les langues polynésiennes (kuumala et ses dérivées) et océaniennes Kumala (en Togien) et 'Umala (en Maori).
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Des Caraïbes ou de l'Amérique du Sud vers l'Europe, puis l'Asie au XVIe siècle : la patate douce a tout d'abord été découverte aux Antilles par Christophe Colomb (1492), puis elle débarque en Espagne dès 1493 où elle y rencontre un rapide succès. Les Portugais diffusent ensuite la patate douce (lignée Balata) dans leurs comptoirs en Afrique et Indonésie vers 1500, tandis que les Espagnols l'implantent aux Philippines vers 1520 (lignée Camote). Le tubercule s'est ensuite dispersé dans différentes îles du Pacifique par l'intermédiaire de navigateurs européens ou de navigateurs locaux (Papouasie Nouvelle-Guinée, Fidji, Polynésie, Micronésie...). Les récits du capitaine Cook font état de cultures de patates douces sur plusieurs îles qu’il visita au XVIIe siècle. La Papouasie Nouvelle-Guinée et la Mélanésie représentent le 2e spot mondial de diversification de la patate douce avec leurs milliers de cultivars et variétés.
Concernant la Nouvelle-Calédonie, on sait que la patate douce était consommée aux îles Loyauté avant l'arrivée des missionnaires. Le tubercule a atteint la Nouvelle-Calédonie vraisemblablement vers la fin du 18e ou au début du 19e siècle. À Maré, la patate douce a conservé son nom polynésien Kumala (4).
La patate douce ne commence à être cultivée en France qu'à partir de 1750, mais elle tombe rapidement dans l'oubli, car la pomme de terre lui était préférée.
Usages alimentaires et vertus
Qualités nutritionnelles
La patate douce contient des nutriments intéressants pour la santé :
- Riche en fibres
- Riche en antioxydants
- Indice glycémique modéré
- Excellente source de vitamines A et C, de manganèse et cuivre
Tableau 1. Composition pour 100 g de tubercule cuit (source ciqual.anses.fr)
Énergie | 62,8 kcal |
Eau | 78 g |
Protéines | 1,69 g |
Glucides | 12,2 |
Lipides | 0,15 |
Sucres | 6,11 |
Fibres | 2,9 |
Calcium | 32,5 mg |
Magnésium | 22,5 mg |
Phosphore | 43 mg |
Potassium | 353 mg |
ß-Carotène | 10500 µg |
Préparations culinaires
Le tubercule constitue la principale partie comestible de la plante, toutefois, les feuilles peuvent également être consommées comme un condiment ou comme les épinards. La patate douce a un goût sucré, intermédiaire entre la pomme de terre et la châtaigne. On peut la préparer de nombreuses façons :
- cuite à l'eau bouillante ou à la vapeur
- en friture
- en purée,
- en gratin
- en potage
- Farine
- en tarte ou gâteau...
Vertus médicinales
La forte teneur en vitamines A et en antioxydants contribue à maintenir une bonne vue, une belle peau et une bonne immunité.
Autres usages
- Les parties aériennes constituent un fourrage apprécié du bétail.
- C'est une culture de couverture qui peut étouffer les mauvaises herbes.
Description de la plante
Allure
- Liane rampante avec des tiges pouvant atteindre de 50 cm à 3 m de longueur
- Tige avec des entre-nœuds à partir desquels apparaissent des racines
Feuilles
- Simples arrangées en spirales
- Formes variées : ronde, en cœur, triangulaire, en fer de lance, lobée
- Nombre de lobes varié : 3 à 9
- Taille : environ 15 cm x 15 cm avec un pétiole de 5 à 30 cm
- De couleur verte ou violacée, avec des nervures plus ou moins prononcées
Fleurs
- Solitaires en forme de trompette
- De couleur pourpre
- 4 cm de diamètre
Fruits et graines
- Fruits de petite taille avec 4 graines noires
Racines, tubercules
- Juste sous la surface du sol, les racines se gorgent d'amidon et forment une dizaine de tubercules.
- Tubercules de formes variables : rond à elliptique, ovale à oblong, long, oblong, long irrégulier, fusiforme ou globulaire, lisse ou avec des petits sillons
- Peau externe de textures et couleurs variables : rugueuse, veinée, avec des constrictions horizontales, avec des rainures longitudinales, orange à violacée
- Chair de couleur blanche, jaune, orange ou pourpre
Saisonnalité
Plantation en saison fraîche (juillet à septembre) ou en toute saison selon les variétés, avec des cycles qui varient de 90 jours (3 mois) à 210 jours (7 mois). Un cycle correspond au temps qui sépare la plantation des boutures de la récolte des tubercules.
Variétés et cultivars
Il existe de nombreuses variétés et cultivars en Nouvelle-Calédonie. La plupart sont conservées en collection au centre des tubercules tropicaux de l'Adecal-Technopole (CTT). Consulter le catalogue des variétés de patates douces du CTT.
- Les variétés précoces (cycle court) sont moins sensibles aux charançons et libèrent le terrain rapidement.
- Les variétés tardives (cycle long) sont intéressantes si l'on veut couvrir le sol plus longtemps.
Variétés recommandées en toute saison
Kari, Carotte, CTT 56
- Origine : locale
- Tubercule à peau et chair orange, de forme arrondie à oblong, long
- Feuilles avec un limbe vert en forme de cœur et nervures marquées
- Cycle 100 à 120 jours
- Rendement moyen : 22 à 27 t/ha
- Plantation en toute saison
- Reprise difficile de la bouture (tige fine)
- Très sensible aux ravageurs et maladies
- Chair molle à ferme après cuisson
Beauregard, US01
- Origine : États-Unis, introduit en 2014
- Tubercule à peau fine de couleur mauve à saumon et à chair orange, de forme ronde à elliptique
- Jeunes feuilles en forme de cœur, de couleur vert-brun. Feuilles adultes de couleur verte avec 3 à 5 lobes
- Cycle 90 à 130 jours
- Rendement moyen : 18 à 27 t/ha
- Plantation en toute saison
- Bonne reprise de la bouture
- Sensible aux ravageurs et maladies
- Épluchage facile, apprécié en frite et en purée
Kari peau rouge, CTT 118
- Origine : locale et ancienne
- Tubercule à peau rouge sombre, de forme ronde elliptique à longue irrégulière. Rainures longitudinales et constrictions horizontales
- Tige rouge épaisse, port très étalé
- Feuilles en forme de cœur. Limbe vert-brun pour les jeunes feuilles. Limbe vert pour les feuilles adultes avec des nervures mauves.
- Cycle 120 à 150 jours
- Rendement moyen : 21 à 26 t/ha
- Plantation en toute saison. Moins productive en été (janvier mars).
- Bonne reprise de la bouture (tige épaisse)
- Sensible aux ravageurs et maladies
- Pas d'oxydation de la chair
Variétés recommandées pour une culture en saison fraîches
Peau rouge, CTT 54
- Origine : locale
- Tubercule à peau rouge, et à chair crème marbrée de mauve. Forme ronde elliptique à irérgulière
- Liane courte, port compact
- Feuilles avec un limbe vert en forme de cœur. Pétiole long et point mauve à l'insertion limbe-pétiole
- Cycle : 100 à 120 jours
- Rendement moyen : 11 à 16 t/ha
- Plantation en saison fraîche
- Reprise difficile de la bouture (tige fine). Arrosage conseillé après plantation.
- Moyennement sensible aux ravageurs et maladies
- Éclatement du tubercule sur sol lourd et humide
- Chair bien ferme après cuisson, grise, peu sucrée, bonne qualité gustative
Papouasie Nouvelle-Guinée, CTT 62
- Origine : Papouasie Nouvelle-Guinée, introduite en 1989
- Tubercule à peau fine, pourpre et à chair blanche tachetée de quelques points mauves. Forme ronde elliptique, rainures longitudinales
- Liane peu rampante
- Feuilles en forme de fer de lance. Les feuilles adultes sont vertes avec 3 à 6 lobes. Les jeunes feuilles sont mauves avec 4 à 5 lobes.
- Cycle 120 jours
- Rendement moyen : 12 à 22 t/ha
- Plantation en saison fraîche
- Reprise peu vigoureuse de la bouture
- Moyennement sensible aux ravageurs et maladies
- Chair bien ferme après cuisson
Production en Nouvelle-Calédonie
La production et la quantité de patates douces commercialisées sur les marchés néo-calédoniens sont très variables d'une année à l'autre. Elle a été en moyenne de 240 tonnes chaque année au cours de la décennie 2012-2022.
Exigences environnementales
La culture de la patate douce est facile. Elle peut se cultiver dans toute la Nouvelle-Calédonie, tout au long de l'année (1,5, 6) :
- Température idéale se situe entre 21 et 29°C
- Bon ensoleillement
- Ne supporte pas des températures inférieures à 10°C
- La tubérisation (formation des tubercules) est plus rapide lorsque les jours font 10-11 h et s'inhibe lorsque les jours durent plus de 14 h
Sol, préparation et fertilisation
Type de sol
- S'adapte bien à de nombreux types de sol.
- Les sols argilosableux, drainant bien, riches en matière organique, lui conviennent le mieux.
- Les sols à texture légère permettent d'obtenir de beaux tubercules
- Le pH du sol doit être compris entre 5,5 et 6,5 mais les rendements sont acceptables avec des sols plus acides ou plus alcalins.
- Il faut éviter les sols très lourds (argiles noires) ou trop sableux, sans réserve en eau
Préparation du sol
- Comme toutes les plantes à tubercules, la patate douce a besoin d'un sol meuble.
- En culture manuelle, sur sol naturellement meuble comme le sol des îles loyautés, procédez à un ameublissement localisé puis confectionnez une butte ou billon.
- En culture mécanisée, pratiquez un labour profond suivi d'un émiettage puis d'un billonnage de 30 cm de hauteur environ.
Désherbage
- La patate douce est considérée comme une plante nettoyante, car elle couvre bien le sol.
- Un ou deux sarclages peuvent être nécessaires avant que la plante ne couvre entièrement le sol.
Fertilisation
- La fertilisation dépend du type de sol et de la variété employée.
- La patate douce est une plante relativement exigeante et demande une bonne fertilisation.
- Les variétés récentes à chair orange ont des besoins en azote supérieurs aux cultivars traditionnels et aux variétés plus anciennes.
- Un apport en azote trop important favorise le développement du feuillage au détriment du tubercule.
- Sur les parcelles mécanisées, procédez à un apport en engrais en deux fois : avant la plantation, au moment du billonnage, puis en couverture 30 jours après la plantation. Épandage à la volée puis enfoui par le billonnage. Sur les parcelles manuelles, épandage tous les deux pieds.
- Sur les sols pauvres en humus, il est recommandé un apport de 5 à 10 t/ha de fumier, lisier ou compost, à chaque pied après la plantation ou avant le billonnage.
- Une récolte de 15 tonnes de tubercules consomme environ 70 kg d'azote, 20 kg de Phosphore (P2O5), 110 kg de Potassium (K2O).
Sols appauvris | Sols fertiles (terre d'alluvion) | |
Avant la plantation |
300 kg/ha (formule 0-32-16) |
200 kg/ha (formule 13-13-21) |
En couverture |
500 kg/ha (formule13-13-21) ou 25 g pour 2 pieds |
300 kg/ha (formule 13-13-21) ou 15 g pour 2 pieds |
Total (en kg/ha) |
65-161-153 | 65-161-105 |
Eau et irrigation
- Nécessite environ 500 mm de pluie durant son cycle.
- En Nouvelle Calédonie, la culture se faisant souvent en période sèche, il est recommandé de prévoir une irrigation d'appoint.
- Les quantités d'eau nécessaires dépendent de la nature du sol, des pertes par ruissellement, du drainage et du stade de la culture.
- Irrigation par aspersion ou goutte à goutte conseillée jusqu'au début de formation des tubercules (vers 6-8 mois).
- Cessez d'irriguer un mois avant la récolte
- La plante tolère ensuite une période de sécheresse assez importante.
- L'excès d'eau en fin de cycle provoque l'éclatement des tubercules.
- Dose d'irrigation nécessaire pour une semaine à Pouembout en avril :
- 3,5 mm x 7 = 33mm
- l'apport de 1mm équivaut à 1 L/m2, soit 1 m3 pour 10 ares).
- Avec l'asperseur débitant 5 mm/heure, on arrosera au minimum 7 heures, soit par exemple 2 arrosages de 4 heures chaque semaine.
Multiplication
La patate douce se multiplie essentiellement par bouturage, selon deux techniques :
Bouturage de tiges
Les boutures sont prélevées soit sur la culture précédente avant la récolte, soit sur des plants élevés en pépinière.
- Choisissez des plantes saines, sans tâches, ni feuilles naines
- Sélectionnez les extrémités de tiges (boutures apicales) qui donneront des boutures les plus vigoureuses.
- Préparez des boutures de 30 à 40 cm portant 3 à 4 nœuds en laissant 1 à 2 feuilles en haut. Les feuilles à supprimer seront coupées au sécateur et non arrachées, ce qui blesserait la tige.
- Vous pouvez conserver vos boutures quelques jours au frais et à l'ombre en enveloppant leur base dans un tissu humide.
Plus de détails et d'explications dans la fiche "Faire une bouture de plante ornementale".
- En pépinière : la production de lianes est plus importante en saison chaude. Prévoyez de démarcotter régulièrement les lianes en soulevant les tiges pour les détacher du sol.
Seedbed
Le seedbed est une technique qui consiste à utiliser des tubercules pour produire des boutures de façon échelonnée (7).
- Sur une parcelle éloignée, en plein soleil, sur un sol sain, meuble, drainant et désherbé, préparez des buttes aplaties de 1 m de large et 10 m de long
- Sélectionnez un lot de tubercules sains et d'une grosseur équivalente. Prévoir 15 à 25 kg de tubercule par m2.
- Placez vos tubercules sur la butte en lignes serrées avec environ 4 tubercules par ligne.
- Recouvrez les tubercules avec 3 à 5 cm de terre (pas plus, sinon, la germination est ralentie).
- Fertilisation : 100 g/m2 d'engrais complet (formule 6-4-11). Après chaque coupe, ajoutez entre 60 et 80 kg d'azote par hectare.
- Irrigation au goutte à goutte ou par aspersion : peu d'eau mais de façon régulière
- Germination au bout de 3 à 5 semaines
- Lorsque la plante fait 30-40 cm, coupez les tiges à 5 cm de sol. Plantez les boutures 1 à 2 jours après
- Réalisez des coupes tous les 20 jours en saison chaude et tous les 30 à 40 jours en saison fraîche.
- Les tubercules commencent à pourrir au bout de 6-7 mois
Coût de production : 15 F la bouture.
Plantation
Les boutures doivent être enterrées à moitié et en oblique :
- Plantation manuelle : pour des bilIons écartés de 1 mètre, placez 1 bouture tous les 25 à 30 cm, soit 33 à 40 000 plants/hectare.
- Plantation mécanique : utilisez une planteuse maraîchère. Les boutures sont placées par les opérateurs dans des pinces qui les déposent dans le sillon. Les sillons sont ensuite refermés par les corps butteurs de la machine. Ce type de machine permet de planter jusqu'à 7000 boutures/heure, soit environ 15 à 20 ares à l'heure avec 3 personnes (1 chauffeur et 2 planteurs).
Rendement et productivité
Cultivars traditionnels : 5 à 10 t/ha
Cultivars sélectionnés : 40 à 50 t/ha
Le nombre de jours à consacrer aux diverses activités agricoles est indiqué dans le tableau suivant :
Opérations | Nombre de jours-homme pour 1 hectare |
Préparation des billons (à la main) | 20 à 25 j |
Coupe et préparation des boutures | 10 j |
Plantation manuelle | 10 à15 j |
Plantation mécanique | 3 j |
Entretien divers | 5 à15 |
Récolte et tri des tubercules | 20 à 40 |
Récolte
La récolte doit être effectuée dès que les tubercules ont atteint leur maturité.
- Déterrez quelques tubercules et évaluez leur bonne maturité par leur grosseur puis précédez à la récolte de la parcelle
- Une récolte tardive entraine un risque de ravage par le charançon et d'éclatement des tubercules.
- En culture manuelle, récoltez vos tubercules en arrachant les plants ou en ouvrant le billon avec un outil.
- En culture mécanisée, récoltez vos tubercules à l'aide d'un gyrobroyeur et de récolteuses chargeuses. On peut aussi utiliser un outil qui ouvre le billon et récolter à la main.
Conservation
Les tubercules de patate douce ne se conservent pas très longtemps. Le stockage doit se faire dans un local sec, frais et ventilé.
Au bout de 3 à 6 semaines, la qualité des tubercules se détériore. Ils deviennent fibreux, pourrissent et germent. Le comportement varie selon les variétés.
Vous pouvez allonger la conservation jusqu'à 5 à 6 mois :
- en procédant dans un premier temps au réessuyage des tubercules (curing), c'est-à-dire à un passage de quelques jours dans une atmosphère chaude et humide (29°C, 90%)
- puis, en stockant les tubercules dans un endroit sec au frais (température entre 13 et 16°C)
Ravageurs et maladies
Les charançons de la patate douce
Les charançons Cylas formicarius et Cylas Euscepes sont les principaux nuisibles du tubercule en Nouvelle Calédonie. Les adultes attaquent les tiges et les feuilles mais les plus importants dégâts sont causés par les larves qui minent les tubercules, les rendant impropres à la consommation.
- Le charançon adulte Cylas formicarius mesure 6 - 7 mm, son corps est roux avec des élytres bleu-noir. La femelle pond ses œufs dans des cavités qu’elle creuse directement dans les tubercules ou les tiges. La larve émerge entre 5 et 12 jours plus tard, selon les conditions climatiques. Les premiers stades larvaires durent de 10 à 35 jours, selon la température. Le dernier stade larvaire (pupe) se produit dans le tubercule ou dans la tige. Il dure 7 jours en été et 28 jours en hiver. L’adulte peut vivre jusqu’à 300 jours (8).
- Le charançon adulte Cylas Euscepes mesure 3 à 4 mm, son corps est ovale, de couleur brun foncé à noir.
Les deux charançons ont des ailes, mais ils volent rarement et leurs larves sont semblables. Les dégâts sont plus à craindre dans les sols argileux qui se crevassent facilement, car les adultes pénètrent jusqu'aux tubercules par les fentes du sol.
La gale
C'est une maladie fongique causée par le champignon Elsinoe batatae qui provoque de petites tâches brunes sur les feuilles jeunes dont les bords s'enroulent et exposent la face inférieure des feuilles au soleil. Les attaques sont plus importantes durant la saison chaude et humide. La maladie se propage essentiellement par les boutures infectées. Le champignon n'attaque pas les tubercules. Les pertes de rendement peuvent atteindre 60%.
La maladie de la petite feuille
Cette maladie est causée par un microorganisme proche des virus. Les nouvelles feuilles restent plus petites et deviennent jaunâtres. La maladie se transmet par les boutures issues de plantes infectées. Elle se transmet aussi par des cicadelles.
Méthodes agroécologiques
Choix des variétés
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Variétés à cycle court : elles réduisent le risque d'attaque car la récolte intervient avant que les populations d'insectes soient trop importantes.
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Variétés riches en carotène (Kari carotte) semblent plus plus sensibles aux charançons et doivent être récoltées tôt.
Techniques culturales :
- Rotation des cultures, jachère
- Billonnage : il protège mieux les tubercules des attaques
- Boutures saines
- Destruction des tubercules malades ou infectés.
- Élimination au champ des plantes atteintes
Lutte biologique
- Le champignon entomopathogène Beauveria bassiana et utilisation de sa phéromone.
Soutien à la réalisation de cette fiche
Cette fiche a été réalisée grâce au soutien financier de l'Agence rurale dans le cadre de son appui au développement de la filière « Plantes comestibles, fruits et légumes de diversification ».
L'Agence rurale et l'Institut agronomique néo-calédonien ont signé une convention de partenariat en juin 2024 pour la réalisation et intégration d'une trentaine de fiches techniques variétales dans Agripedia. L'objectif est ainsi de contribuer à l’amélioration de la couverture alimentaire du pays en proposant des produits locaux originaux, de qualités nutritionnelles et environnementales remarquables et adaptés aux conditions pédoclimatiques de la Nouvelle-Calédonie.
L'équipe d'Agripedia et l'IAC remercient l'Agence rurale pour ce précieux soutien !
Sources
(1) Collectif 2023. Mémento de l’agronome. Cirad, Gret, Ministère des affaires étrangères (France). Éditions Quae p 843-850.
(2) Birlouez É. 2023. Petite et grande histoire des légumes. Ouvrage, éditions Quae, Versailles, 2023, 168 p.
(3) Roullier C. and al., 2013. Historical collections reveal patterns of diffusion ofsweet potato in Oceania obscured by modern plantmovements and recombination. PNAS 110(6)2205-2210. DOI 1,
(4) Lormée N., Cabalion P., Hnawia É., 2011. Hommes et plantes de Maré, îles Loyauté, Nouvelle-Calédonie. IRD éditions, p 282-283 (5) Walter A., Lebot V., 2003. Jardins d'océanie. IRD Éditions 329 p
(6) Vernier P., Varin D., 1994. Fiche technique « La culture de la patate douce". Bulletin Agriculture et développement, Cirad.
(7) Blanc S., 2019. Appui technique collectif du centre des tubercules tropicaux. Adecal-Technopole
(8) Mille C., Caz.res S., Grandison G., Toussirot M. et Jourdan H., 2023. Guide de reconnaissance des ravageurs et des auxiliaires de Wallis-et-Futuna. IAC .ditions/DSA, 447 pages.
Auteurs
Publié : Août 2024
Rédaction de la fiche
- Estelle Bonnet-Vidal (Lincks, communication et partage des savoirs)
Relecture
- Sébastien Blanc (Adecal-Technopole, centre des tubercules tropicaux)
- David Bruy (IRD)
Citation bibliographique recommandée
Agripédia. Fiche technique "Patate douce" [En ligne] (consulté le jour/mois/année)
Voir également FAQ "Comment citer cette référence bibliographique ?"