Biographie
Laurent L’Huillier est directeur de l’institut agronomique néo-calédonien (IAC). Il est également chercheur en sciences du sol et biologie végétale, spécialiste de la restauration écologique des sites miniers.
Parcours
Laurent L’Huillier a passé une grande partie de son enfance et de son adolescence au Vanuatu où il y a développé une grande sensibilité aux relations avec la nature. En 1994, il obtient son doctorat en physiologie végétale, agronomie et environnement passé à l’université de Montpellier. Au niveau professionnel, Laurent L’Huillier a travaillé au centre IRD de Nouméa de 1989 à 1999. Il y a mené des recherches au sein du laboratoire d’agropédologie en tant qu’ingénieur, puis doctorant, puis post-doctorant. Il a ensuite été recruté comme directeur adjoint à la Chambre d’Agriculture de Nouvelle-Calédonie et occupé ce poste pendant six ans. Ces années ont été riches d’enseignements pour mieux comprendre les réalités et la diversité du monde agricole calédonien. En 2005, Laurent L’Huillier a rejoint l’IAC en tant que chercheur puis directeur général.
Responsabilités
Au sein de l’IAC Laurent L’Huillier a dirigé dans un premier temps des recherches sur la restauration écologique des sites miniers. Depuis 2011, il occupe le poste de directeur général. Il est à la tête d’un institut qui compte environ 80 agents répartis sur 5 sites. La fonction de directeur l’amène à gérer avec diplomatie des dossiers complexes sur les stratégies de recherche au service du développement. Il veille à ce que les équipes de recherche disposent des moyens nécessaires (budget, ressources humaines, logistique) pour mener à bien leurs recherches. Il joue aussi un rôle clé dans la mise en œuvre et le renforcement de partenariats locaux, régionaux et internationaux dans le domaine de la recherche, l’agriculture et de l’environnement.
Recherche & Expertise
Au niveau recherche scientifique, Laurent L’Huillier a tout d’abord mené des travaux sur les relations qu’établissent les plantes avec les sols. Il a réalisé ces expérimentations sur divers types de sols calédoniens, en particulier sur les sols ferralitiques des millieux ultramafiques. Par ailleurs, iI s’est intéressé à la toxicité du nickel pour les plantes. Dans ce cadre il a étudié la mobilité de cet élément métallique au sein de la plante, sa biodisponibilité et les mécanismes physiologiques de l’intoxication.
Ses travaux ont ensuite porté sur diverses facettes de la restauration écologique des sites miniers :
- L’étude des substrats et des topsoils
- L’écologie et la physiologie des plantes endémiques des substrats ultramafiques de Nouvelle-Calédonie
- L’écologie des graines et leurs dormances.
Tout au long de son parcours, Laurent L’Huillier a toujours eu a cœur d’opérer un transfert des connaissances nouvellement acquises vers le monde scientifique et les acteurs du développement.
Ainsi, il est l’auteur principal d’un ouvrage collectif devenu désormais une référence et intitulé « Mines et environnement en Nouvelle-Calédonie : les milieux sur substrats ultramafiques et leur restauration » publié en 2010. Ce livre rassemble plus de 70 fiches techniques couvrant près de 100 espèces végétales utiles pour la restauration des sites miniers. Il est également l’auteur d’une vingtaine d’articles scientifiques, de plusieurs chapitres d’ouvrages, communications à colloques, et d’une cinquantaine de rapports d’étude dans ses domaines de recherche.
Les travaux de Laurent L’Huillier contribuent de façon majeure à une utilisation plus durable des sols pour l'agriculture ainsi qu'à la conservation d’une biodiversité végétale remarquable et à la restauration d’écosystèmes originaux.
Son témoignage
« L’IAC joue un rôle central depuis plus de 20 ans dans le domaine de la restauration écologique des milieux dégradés, notamment des sites miniers. Grâce à nos recherches, énormément de connaissances ont pu être transférées auprès des professionnels, tels que les pépiniéristes pour la maîtrise de nombreuses plantes endémiques, et les opérateurs sur site pour améliorer les méthodes de revégétalisation. Faire de la science appliquée est passionnant, car on voit les applications directes, tant sur le plan paysager qu’économique. »