Ver mirliton
Ver mirliton
Les vers mirliton sont des parasites très fréquents chez les ovins, les caprins et les bovins. Certaines espèces sont particulièrement très pathogènes.
Hôtes du parasite
- Les ovins sont fréquemment infestés par le ver mirliton Haemonchus contortus, une espèce très pathogène, adaptée aux régions tropicales et subtropicales humide.
- Les caprins sont également fréquemment infestés par H. contortus.
- Les bovins sont plutôt infestés par Haemonchus placei, une espèce peu pathogène.
Les vers mirliton se développent dans la caillette.
Symptômes de l'infestation
Les animaux jeunes sont les individus les plus sensibles à l'infestation par les vers mirliton. Les animaux âgés souffrant de carences alimentaires ou de mauvaises conditions d’élevage sont également des hôtes de choix.
Symptômes généraux
- Oedème de l’auge (signe de la bouteille)
- Perte de poids
- Lésions hémorragiques de la caillette. Lors de leur repas de sang, les larves et les adultes injectent des anticoagulants qui entrainent des hémorragies.
- Petits ulcères
- Nodules blanchâtres
- Hypertrophie de la muqueuse
Symptômes spécifiques liés à H.contortus chez les ovins et les caprins
- Diarrhées profuses
- Anémie pouvant entraîner la mort dans les formes graves
- Mortalité élevée
Symptômes spécifiques liés à H.placei chez les bovins
- Baisse des performances zootechniques
- Baisse de l’état général
- Amaigrissement
- Anorexie
- Retard de croissance
Diagnostic et identification du parasite
La coproscopie permet d’avoir une bonne idée de l’infestation parasitaire. Cependant, lors d'infestation massive et aiguë, l'animal peut mourir d'une anémie avant que des œufs ne soient visibles à cause de l'action de ponction sanguine des larves.
En Nouvelle-Calédonie, il existe deux espèces de vers mirliton :
- Haemonchus contortus parasite les ovins et les caprins
- Haemonchus placei parasite les bovins
Description du parasite
Œufs
- Taille : environ 85 x 50 μm
- Coque mince et lisse, à pôles égaux et aux cotés bombés
- Contiennent une morula de 16 blastomères ou plus.
Larves L3
- Enveloppées dans une simple gaine
- Possèdent un œsophage court (1/5e à 1/6e du corps)
- Taille : 750 à 850 μm de long
- Cellules intestinales triangulaires : 16 dont deux en position terminale
- Longue queue de la gaine (supérieure à 110 μm), en forme de flagelle. elle présente souvent une inflexion latérale
- Se nourrissent de sang (hématophages)
Adultes
- Mâles : couleur rosée, 18 mm de long
- Femelles : 30 mm de long, tube digestif rouge entouré par des cordons génitaux blancs (vers mirlitons)
- Localisation : caillette
- Alimentation : se nourrissent de sang (hématophages)
Cycle de vie du ver mirliton
C'est un cycle direct. Les œufs sont libérés par les selles dans les pâturages éclosent rapidement.
Les larves atteignent le stade infestant (L3) en 4 à 6 jours quand les conditions de chaleur et d'humidité sont favorables. Elles peuvent survivre plusieurs semaines dans l'environnement (plus de 2 mois).
Les larves L3 sont très mobiles dans l'herbe, ce qui favorise la contamination large du pâturage. Les larves recherchent principalement l’humidité et fuient la lumière forte.
Une fois ingérées par un autre animal, les larves L3 continuent leur développement. En se nourrissant du sang de l'animal, elles sont à l'origine des premiers signes cliniques.
Le stade adulte est atteint au bout de 28 jours. Les signes cliniques peuvent apparaître avant le stade adulte, du fait de la ponction de sang par les larves.
Période pré-patente : 2 à 3 semaines
Prolificité des adultes : très importante, jusqu’à 10 000 œufs par femelle/jour
Lutte préventive
Mettre en place un plan de rotation des pâturages.
L'intensité de l'anémie peut être évaluée par un contrôle de la couleur des muqueuses oculaires. Cela permet de mettre en place un traitement ciblé chez les adultes (technique Famacha ND).
Traitements pharmaceutiques
Le seuil de traitement est de plus de 500 œufs par gramme de fèces (technique de Mac Master), à moduler en fonction de la résistance des animaux et de leur état général.
En Nouvelle-Calédonie, ces parasites sont sensibles aux vermifuges de type :
- Benzimidazoles
- Lévamisole
- Lactones macrocycliques
Cependant, il existe des résistances dans de nombreux pays.
Sources
- Beugnet, F., Polack, B., Dang, H.A., 2004. Atlas de coproscopie. Kalianxis, France, 277 pp.
- Brunet S. Analyse des mécanismes d’action antiparasitaire de plantes riches en substances polyphénoliques sur les nématodes du tube digestifs des ruminants. Thèse de doctorat d’université. Toulouse : Université Paul Sabatier, 2008, 246p.
- https://www.addl.purdue.edu/newsletters/2011/fall/Haemonchus.aspx
Auteurs
Thomas HUE, Institut agronomique néo-calédonien (IAC)