Ascaris des porcins
Ascaris des porcins
L'ascaris (ou ascaride) Ascaris suum est un ver parasite des porcins. Il est très présent dans les élevages en Nouvelle-Calédonie.
Hôtes du parasite
- Porcins
Ce ver se développe dans l'intestin grêle.
Symptômes de l'infestation
Les animaux très jeunes (porcelets et porcs à l'engraissement) sont les individus les plus sensibles.
Les signes cliniques peuvent être importants lors des premières infestations, puis diminuer, au fil des réponses immunitaires.
Symptômes d'une infestation chez les porcelets
Les symptômes sont dûs à la migration des larves dans les poumons :
- Toux qui devient grasse lors de la surinfection. Elle peut aboutir à une inflammation au niveau des bronches, mais aussi au niveau du tissu pulmonaire (bronchopneumonie).
- Fièvre
- Fatigue
- Anorexie
- Jaunissement de la peau et des muqueuses (ictères), possible mais extrêmement rare
Symptômes d'une infestation chez les porcins en pré-engraissement
Ils sont liés à la présence des adultes dans l'intestin grêle :
- Inflammation digestive associée à de l'anémie. Elle peut causer une diarrhée avec mucus.
- Obstruction des intestins est possible. Ceux-ci peuvent éclater et entrainer une péritonite (inflammation du péritoine).
- Baisse du gain moyen quotidien (GMQ) car les vers adultes consomment une partie des aliments ingérés par l'hôte.
Conséquences de la migration des larves
- Lésions fibreuses en forme de tache de lait (ou « milk spot ») à la surface du foie, entrainant la saisie de l’organe.
- des lésions pulmonaires étendues, d’aspect hémorragique avec de l’œdème et de l’emphysème, associées à des infections secondaires.
Diagnostic et identification du parasite
Une coproscopie permet de détecter la présence d'œufs.
Chez les jeunes porcs, la coproscopie peut s'avérer négative chez les animaux récemment contaminés. Des signes cliniques respiratoires peuvent apparaître lors de la migration larvaire avant que les vers n’aient atteint le stade adulte.
Le diagnostic se fait par :
- l’historique de l’animal
- les signes cliniques
- éventuellement à la recherche de formes immatures dans l’appareil respiratoire à l’autopsie
Description du parasite
Œufs
- Taille : moyenne 70 x 50 μm
- Forme globuleuse
- Coque épaisse et mamelonnée en surface
- Contiennent une cellule unique de coloration brun-jaunâtre lors d’observation de fèces fraîches
Adultes
- Taille : 15 à 40 cm de long
- Forme arrondie
- Couleur blanchâtre
- Localisation : intestin grêle
- Se nourrissent de chyme (chymivores)
Cycle de vie de l'ascaride
Chaque jour, chaque femelle produit plusieurs centaines de milliers d’œufs (A).
Ces œufs sont très résistants à la chaleur et à la sécheresse. Ils peuvent persister jusqu’à 5 ans dans l’environnement. Avec des conditions de chaleur optimales, les larves se développent jusqu'au stade L2 dans les œufs (B, C) et en une dizaine de jours. Ces œufs se retrouvent dans l'environnement : sol, nourriture, eau, poussière, pâtures...
Une fois ingérés par un autre animal (E), les larves L2 éclosent et libèrent les larves qui migrent dans l’intestin grêle (F) puis le foie.
Ensuite, ces larves muent en stade L3, puis migrent dans la veine cave caudale pour atteindre le cœur droit puis les poumons (H). Là, elles perforent les alvéoles pulmonaires, remontent les bronches et la trachée avant de muer en stade L4 et d’atteindre le pharynx (I).
Elles sont finalement dégluties et retournent dans l’intestin grêle où elles atteignent le stade adulte.
Un nouveau cycle recommence avec la ponte d'œufs 2 mois après l’ingestion des larves.
Les truies constituent la principale source de contamination de l’environnement car elles libèrent des œufs tout en étant immunisées. Il n’y a aucune transmission in utero ou par le lait.
Période pré-patente : 8 à 10 semaines.
Lutte préventive
La lutte préventive contre l'ascaris consiste
- à respectez les bonnes pratiques d’hygiène en élevage porcin. Les œufs sont résistants aux désinfectants usuels.
- à traiter les truies aux vermifuges en fin de lactation, les laver et recommencer après quatre semaines, pour éviter qu’elles ne contaminent leur environnement en y rejetant les œufs.
Traitements pharmaceutiques
En Nouvelle-Calédonie, ces parasites sont sensibles aux vermifuges de type :
- Benzimidazoles qui semblent actifs pour contrôler les migrations larvaires.
- Lévamisole
- Pyrantel
- Lactones macrocycliques.
Sources
- Beugnet, F., Polack, B., Dang, H.A., 2004. Atlas de coproscopie. Kalianxis, France, 277 pp.
Auteurs
- Thomas HUE, Institut agronomique néo-calédonien (IAC)