Le paillage : avantages et techniques
Le paillage : avantages et techniques
Le paillage est une pratique agroécologique qui améliore le fonctionnement du sol et réduit les coûts liés à l'irrigation ou l'usage d'intrants.
Qu'est-ce que le paillage ?
C'est une technique qui consiste à recouvrir le sol avec des débris de végétaux, afin de mieux nourrir les plantations et gérer le sol de façon plus durable.
Quels sont les avantages ?
Les sols nus ne sont pas courants dans la nature. Ils sont la plupart du temps recouverts d’une couverture végétale morte (litière) ou vivante (tapis de mousse) qui joue un rôle fondamental pour tous les êtres vivants de l’écosystème.
En paillant votre sol cultivé, vous mettez en place une solution fondée sur la nature qui permet d’améliorer, voire de restaurer certaines fonctions écologiques naturelles : infiltration lente de l'eau dans le sol, bonne nutrition de la plante et aération du sol...
Les avantages du paillage sont nombreux. Il permet de :
- réduire le désherbage et l’utilisation des herbicides : le paillis empêche la lumière de passer et, par conséquent, la repousse des plantes adventices
- réduire les arrosages : le paillis maintient une bonne humidité au niveau du sol en absorbant davantage l’eau d’irrigation, en réduisant l’évaporation du sol, et en maintenant le sol à l’ombre.
- réduire l’érosion du sol et la perte des nutriments : le paillis limite le lessivage du sol et l’enlèvement des matières minérales et organiques
- enrichir le sol en humus et augmenter la fertilité du sol : le paillis se décompose en matière organique et favorise le développement de la faune du sol (insectes, lombrics…) et des micro-organismes (bactéries, champignons…) en maintenant une couche d’ombre et d’humidité.
- réduire certains coûts : irrigation, main d'oeuvre, intrants...
Quand faut-il pailler ?
En Nouvelle-Calédonie, il est recommandé de pailler deux fois dans l’année :
- en juillet-août, bien avant la saison sèche, afin de préserver l’humidité des sols
- en décembre-janvier, au début de la saison pluvieuse, afin de limiter l’enherbement favorisé par les pluies
Quel matériel utiliser pour faire un paillis ?
Cela dépend de la surface que vous souhaitez couvrir et du matériel disponible aux abords de vos cultures.
Pour les jardins et les champs de petite taille
Il est recommandé d’utiliser du broyat de rameaux (appelé aussi bois raméal fragmenté – BRF)
- Privilégiez les matériaux lignifiés matures (branches, brindilles, écorce), car ils mettent plus de temps à se décomposer que les feuilles et l’herbe.
- Vous pouvez broyer tout déchet vert de votre environnement proche
- Vous pouvez également acheter dans les jardineries du matériel végétal déjà broyé
- Renseignez-vous auprès de votre municipalité. Certaines communes mettent à disposition gratuitement du broyat issu de la collecte des déchets verts. Par exemple, la mairie de Nouméa ouvre sa pépinière municipale tous les derniers mercredi du mois et permet à chaque particulier ou professionnel de récupérer un demi mètre cube de broyat (renseignements au 27.07.13 - Bureau de la prévention et tri des déchets).
Pour les vergers et grandes parcelles
Il est recommandé d’utiliser des balles rondes
- Utilisez des balles faites avec du matériel végétal régulier, dépourvu de débris de bois et de cailloux afin, d’éviter tout dommage à la pailleuse
- Utilisez une paille bien sèche. Les balles humides ont commencé à se décomposer et sont plus difficiles à étaler.
Comment étaler des balles rondes ?
Vous trouverez généralement auprès des fournisseurs calédoniens, des balles rondes de 25 kg et 1.5 m de large pour 1.5 mètre de long.
- Déroulez et étalez les balles de paille à l’aide d’une pailleuse mécanique. Vous pouvez le faire à la main, mais c’est un travail pénible et long
- L’épaisseur du paillage doit atteindre 50 cm de hauteur
- Une seule balle ronde couvre 23 à 25 m de linéaire
- Il faut 100 à 130 balles rondes pour couvrir un hectare