Oxera neriifolia subsp. neriifolia est une liane courante sur toute la grande terre, originaire des maquis et des forêts sèches de quelques mètres à plus de 1000 mètres d’altitude. Le genre Oxera est sub-endémique à la Nouvelle-Calédonie. En effet, seule une espèce sur les vingt que compte le genre est endémique au Vanuatu. Ce genre comporte plusieurs espèces potentiellement intéressantes en horticulture (fiches techniques n° 3, 4 et 6).

L’espèce O. neriifolia est composée de deux sous-espèces, ssp. neriifolia et ssp. sororia. La seconde sous-espèce ne croît que sur les massifs du nordouest de la grande terre.

Oxera neriifolia ssp. neriifolia est déjà cultivé comme plante permettant de restaurer les sites miniers dégradés. Cette utilisation en restauration est probablement à l’origine de sa présence de plus en plus marquée comme plante ornementale dans quelques jardins privés et publics et même dans les aménagements paysagers (giratoires) des collectivités locales.

Dans le cadre de cette fiche technique, nous présentons l’espèce suivant la description du dernier volume (n°25) de la flore de Nouvelle-Calédonie. Cependant, les auteurs qui présentent ce taxon comme étant très variable l’avaient auparavant subdivisé en deux espèces (O. macrocalyx ssp. macrocalyx et O. inodora), ce qui paraissait raisonnable.

Cette grimpante plus ou moins volubile à sarmenteuse peut également croître en buissons touffus. Elle possède des feuilles variables en formes et en tailles et des inflorescences axillaires. Les fleurs peuvent également varier en forme, taille, coloris et peuvent être soit inodores soit très parfumées.

La floraison se produit toute l’année.

Suivant le type de clone sélectionné, l’utilisation sera différente. Les plantes buissonnantes seront du plus bel effet en isolé en formant une boule. Celles de type lianescent pourront être utilisées sur pergola et grillage. Une exposition en plein soleil convient parfaitement à cette espèce. En effet, les plantes situées en plein soleil semblent plus florifères que celles cultivées sous ombrage.

La multiplication par bouturage de Oxera neriifolia ssp. neriifolia est aisée. En 1991, Jaffré et Rigault obtenaient de bons résultats avec l’application d’hormone AIB à 0.5%. A la SRMH, les tests réalisés avec de l’AIB à 0.3% (Clonex) sur des boutures de têtes et de tronçons semi-ligneux d’environ 5 à 10 cm de longueur ont également donné d’excellents résultats.

L’enracinement nécessite entre quatre et huit semaines.

En pépinière, ce végétal se cultive très facilement et sa croissance est relativement rapide.

Quatre à huit semaines après le bouturage, les jeunes plants sont empotés en godets de 0,75 à 1,5 litres. Un second rempotage est à effectuer 4 à 6 semaines après dans un contenant de l’ordre de 2,5 à 4 litres. Afin d’obtenir des plantes plus développées et fleuries en pot, un dernier rempotage en conteneur de 7,5 à 10 litres est nécessaire. Le substrat utilisé a consisté en 1/2 perlite - 1/2 tourbe blonde lors du premier rempotage et 1/2 tourbe blonde - 1/2 sable de carrière pour les rempotages suivants.

Côté fertilisation, Oxera neriifolia ssp. neriifolia s’est bien développé avec un engrais de type Osmocote 15-8-10 utilisé en mélange dans les substrats à raison de 1,5 kg/m³.

Durant les premiers mois de culture Oxera neriifolia ssp. neriifolia n’a pas nécessairement besoin d’un support pour se développer correctement en pépinière. Par la suite, il sera en revanche nécessaire de palisser les clones ayant un développement lianescent. Les formes plus buissonnantes n’auront pas nécessairement besoin de tuteurage.

Très peu de problèmes ont été observés durant la culture d’Oxera neriifolia ssp. neriifolia.

Nous avons observé le jaunissement de certaines extrémités de rameaux mais nous ne disposons pas encore de diagnostic fiable pour cette « maladie » mineure.

La pression des ravageurs est également assez faible mais nous avons cependant observé quelques attaques ponctuelles de chenilles. Par ailleurs, nous avons signalé la présence de thrips sur les fleurs des plantes en jardin. Ils ont été identifiés par Laurence Mound (CSIRO) comme une espèce endémique, Thrips novocaledonensis.