Charolaise
La Charolaise est une race de vache française introduite en Nouvelle-Calédonie en 1967. Elle est réputée pour ses qualités bouchères et maternelles.
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Identité
Espèce, sous-espèceBo taurus taurusElevageBovinsRaceCharolaiseOrigine géographiqueEuropeDistribution géographiqueNouvelle-CalédonieWallis-et-FutunaAutres noms--Nom vernaculaire--GénétiqueRace pureCroisementsBrahmanSénépol
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Description
CouleurBlancTaille moyenne de l'adulte140 cmPoids moyen700 kgTempéramentDoux
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Conduite de l'élevage
Type d'élevageExtensifAlimentationHerbeValorisation du produitElevéeEntretien, soinsFacileSaison de reproductionNonFertilitéÉlevéeCroissanceRapideLongétivitéElevéeQualité maternellesBonneProlificitéFaible
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Tropicalisation
RusticitéModéréeRésistance aux bioagresseursTiqueRésistances environnementalesChaleurAlimentation rustiqueAptitude au déplacementMoyenne
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Santé
Principales maladiesFourbureGastroentérite
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Usages et qualité
Usages alimentairesViandeAutres usages--Qualité du produitServices écologiquesOuverture des milieux
Description
La Charolaise est une race de vache française très appréciée des éleveurs en raison de ses qualités bouchères, ses qualités maternelles et sa docilité.
Les animaux de la race charolaise se distinguent par les caractéristiques suivantes :
Au niveau physique :
- Petite tête, courte à front large
- Mufle large et clair, blanc-rosé
- Oreilles moyennes minces et peu garnies de poils
- Cornes rondes et blanches
- Robe uniformément blanche ou crème, sans tâche
- Corps volumineux, musclé et large
- Membres courts, ils maintiennent l’animal bien d'aplomb
Au niveau tempérament :
Ce sont des animaux dociles car ils étaient sélectionnés comme animaux de trait.
Tableau 1. Principales caractéristiques de la Charolaise adulte.
Vache adulte | Taureau adulte | |
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Poids |
700 à 1000 kg |
1000 à 1600 kg |
Taille |
135 à 150 cm |
145 à 160 cm |
Croissance et alimentation
Les animaux de race Charolaise sont exclusivement élevés de façon extensive dans les vastes pâturages de Nouvelle-Calédonie. En milieu tropical et subtropical, ils nécessitent une conduite d’élevage précise :
- Ils ont besoin de fourrages de qualité. Ils s’accommodent de fourrages grossiers et de pâturages de faible qualité à condition qu’ils soient en grande quantité. Ces animaux ont de bonnes capacités d'ingestion.
- Ils cherchent à se protéger du soleil en se réfugiant à l’ombre de grands arbres pendant les fortes chaleurs.
- Ils ont besoin de boire fréquemment, surtout en saison chaude. Les points d’eau doivent être permanents et facilement accessibles. La charolaise a de bons aplombs et des capacités de marche moyenne.
Dans de bonnes conditions, les veau de la Charolaise ont une croissance rapide.
Tableau 2a. Chiffres clés de l'alimentation des adultes de la race Charolaise en Nouvelle-Calédonie.
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Vache adulte |
Taureau adulte |
Quantité de fourrage consommée |
15 kg de MS* par jour |
15 kg de MS par jour |
Quantité d’eau consommée |
150 L par jour |
150 L par jour |
*MS : matières sèches
Tableau 2b. Chiffres clés de la croissance et l'alimentation du veau de race Charolaise en Nouvelle-Calédonie. Source : Upra bovine, année 2020.
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Veaux femelles |
Veaux mâles |
Poids à la naissance |
35 kg |
40 kg |
Poids à 120 jours |
140 kg |
150 kg |
Poids à 210 jours |
210 kg |
230 kg |
GMQ de 1 à 120 jours à l'herbe |
875 g/j |
920 g/j |
GMQ de 120 jours à 210 jours à l'herbe |
780 g/j |
890 g/j |
Reproduction
La Charolaise se reproduit facilement et nécessite peu d’interventions. Ses qualités de reproduction les plus appréciées sont les suivantes :
- Elle a de très bonnes qualités maternelles, son lait ne sert qu’à nourrir le veau (100% allaitante)
- Elle a un vêlage facile, mais qui peut nécessiter une assistance dans 5 à 10% des cas.
- C’est une race fertile et prolifique
Tableau 3. Chiffres clés de la reproduction de la race Charolaise en Nouvelle-Calédonie. Source : Upra bovine, année 2020.
Fertilité |
100% |
Âge moyen au premier vêlage |
35,4 mois |
IVV* moyen multipare |
379 jours |
% de naissance gémellaire |
4% |
Productivité numérique |
95% |
Naissances sans aide |
93% |
Qualités bouchères
Les qualités bouchères de la race charolaise sont nombreuses :
- Sa conformation est exceptionnelle. Elle a peu de gras et beaucoup de muscles
- Son rendement est excellent. La valorisation de la carcasse est donc très bonne.
- La viande est persillée et donc savoureuse
Tableau 4. Chiffres clés de la qualité bouchère de la race Charolaise. Source : La-viande.fr
Poids carcasse moyen de la vache |
438 kg |
Rendement carcasse |
52 % |
Rapport poids du muscle/poids carcasse |
68 % |
Teneur en gras (rapport muscle/gras) |
11 % |
Teneur en squelette (muscle/os) |
16 % |
Teneur en déchets (muscle/déchets) |
5 % |
Santé
La charolaise grandit en bonne santé et exprime son meilleur potentiel dans des conditions de vie qui correspondent à ses besoins et à son bien-être : alimentation saine et de qualité, eau facilement accessible, ombrage…
La charolaise est très sensible à la tique du bétail. La lutte contre ce parasite nécessite de coupler plusieurs stratégies tels que
- la gestion agropastorale raisonnée avec la rotation sur des parcelles saines en fonction du calendrier prévisionnel de reproduction de la tique
- la réforme des animaux les plus sensibles à la tique.
Origine de la race
La race Charolaise est originaire de la Saône et Loire en France. Elle appartient au rameau du bétail jurassique. Elle a été sélectionnée durant tout le XIXe siècle pour la production de bœufs de trait lourds, aptes à s'engraisser facilement.
Aujourd’hui, en métropole, elle fait l’objet de schéma de sélection performants gérés par deux organismes dynamiques (L’Union Gènes Diffusion et l’Organisme de Sélection Charolais France) qui font progresser la race régulièrement. La Charolaise est diffusée dans le monde entier puisqu’elle est présente dans plus de 70 pays. Elle a participé à la création de races métisses avec le Zébu (Chabray aux U.S.A., Canchim au Brésil).
Le cheptel calédonien
Le cheptel calédonien compte environ 240 têtes, toutes pur-sang et d'excellente conformation. L'Upra bovine enregistre chaque année une cinquantaine de naissances en race pure.
La génétique Charolaise a été introduite en Nouvelle-Calédonie pour la première fois en 1967, quand le service de l'élevage fait venir des semences congelées de deux taureaux américains. Un an plus tard, trois velles demi-sang voient le jour.
Le cheptel calédonien s’étoffe ensuite rapidement. Deux taurillons et dix génisses débarquent à Nouméa le 28 mai 1969. Puis, l'Assemblée Territoriale importe 66 génisses et un taurillon pur-sang qui arrivent le 25 mars 1971 et enrichissent le troupeau territorial élevé à Port Laguerre.
L’engouement des éleveurs calédoniens pour cette race performante est immédiat. Dans les années 90, les naissances s’élèvent à plus de 150 veaux par an. Les performances du cheptel calédonien s’améliorent grâce aux programmes coordonnés par l’Upra bovine tels que :
- l’insémination de vaches par les semences des taureaux les plus performants de métropole
- la sélection et la reproduction des individus les plus adaptés au contraintes de l’élevage extensif en milieu subtropical et vallonné : poids plus faible à la naissance, bon vêlage…
Depuis quelques années l’effectif charolais est en baisse en raison des sécheresses répétées et du parasitisme par la tique du bétail.
Chaque année, des éleveurs présentent leurs champions aux concours agricoles, l'occasion de montrer leur savoir-faire dans le dressage de bovin de concours.
Croisements
En Nouvelle-Calédonie, la Charolaise est aujourd’hui principalement utilisée en croisements. Les hybrides ont des performances plus intéressantes que les races pures (effet hétérosis) car ils conservent les qualités bouchères et reproductives de la race métropolitaine tout en bénéficiant de la génétique d’une race tropicalisée.
La charolaise est généralement croisée à des races rustiques, adaptées au milieu tropical. Ces hybridations créent des individus avec :
- de bonnes qualités bouchères : conformation, qualité organoleptique
- de bonnes capacités de reproduction : fertilité, production de lait
- une meilleure résistance à la tique
- une meilleure capacité à valoriser les pâturages de faible qualité
Les croisements les plus fréquents sont les suivants :
- Charolais x Brahman = Charbray, race reconnue par l'UPRA bovine
- Charolais x Sénépol = Sénélais
Sources
- Revue Trimestrielle du Charolais - 1980
- Bulletin de l'élevage Français-ADETEF - 1980
- La France australe - Avril 1971
- Documentation Port Laguerre - Rapporteur : T. MARION
- Données Upra bovine
- Wikipedia : Charolaise
- La viande.fr : Rendement type d'une vache allaitante
- Charolaise.fr : Les performances de la race charolaise
Auteurs
Référence à indiquer pour cette publication :
- Lafleur C., Lescane A., Hüe T., E. Bonnet-Vidal. Race charolaise, Agripedia.nc, IAC, Upra bovine, 2021.
Publication originale
- Chloé Lafleur, Upra News, Novembre 2019
Publication Agriédia.nc : Avril 2021
- Contenu scientifique : Adeline Lescane (Upra bovine) et Thomas Hüe (IAC)
- Adaptation web : Estelle Bonnet-Vidal (Lincks), Christina Do (IAC)