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Cocos nucifera (Cocotier, vertus médicinales)

Cocos nucifera (Cocotier, vertus médicinales)

 

Cocos nucifera (Cocotier, vertus médicinales)

Cocos nucifera
Mis à jour le 03/03/2023
Cocos nucifera (Cocotier, vertus médicinales)
Cocos nucifera
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    • Identité

      Nom scientifique
      Cocos nucifera
      Famille
      Aracaceae
      Statut Biogéographique
      --
      Origine géographique
      Indo-Pacifique
      Distribution géographique
      Nouvelle-Calédonie
      Noms Kanak
      Nu (Ajië, Nengone, Drehu, Xârâcùù)
      Hnu (Nengone)
      Nyi (Drubea)
      Nû (Paicî)
      Thep (Nemi)
      Autres noms communs
      Cocotier
      Milieu naturel d'origine
      --
      Statut IUCN
      --
    • Description

      Type de plante
      --
      Durée de vie
      --
      Hauteur à maturité
      --
    • Conduite culturale

      Type de sol
      --
      Pollinisation
      --
      Croissance
      --
      Entretien / Soins
      --
      Exposition au soleil
      --
      Besoin en eau
       
       
       
       
       
      Résistance à la sécheresse
       
       
       
       
       
    • Saisonnalité

      Floraison
      Jan
      Fév
      Mar
      Avr
      Mai
      Juin
      Juil
      A
      Sep
      Oct
      Nov
      Déc
      Fruits
      Jan
      Fév
      Mar
      Avr
      Mai
      Juin
      Juil
      A
      Sep
      Oct
      Nov
      Déc
      Taille
      Jan
      Fév
      Mar
      Avr
      Mai
      Juin
      Juil
      A
      Sep
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      Nov
      Déc

    Généralités

    Le cocotier Cocos nucifera est un palmier de la famille des Aracacées. Il est probablement originaire de la région Indo-Pacifique et a été introduit dans la plupart des pays tropicaux. Il existe 4 types principaux dont 2 sont les plus communs (10) :

    • Le type Grand : ce sont 85 à 90 % des cocotiers existants. Ils se reproduisent par fécondation croisée (allogames). Leur croissance est de 50 cm/an et leur durée de vie atteint 60 à 70 ans ;
    • Le type Nain : 7 à 10% des cocotiers, autogames (autofécondation), croissance de 15 à 30 cm par an, durée de vie 30 à 40 ans.

    Plusieurs variétés appartenant à ces différents types sont présentes en Nouvelle-Calédonie. Elles ont une diversité génétique remarquable et sont généralement un intermédiaire entre le type Grand et le type Nain (10). La plus commune est celle qui produit la noix verte.

    Les cocoteraies destinées à la production de coprah occupent une superficie de 2500 ha sur l'île d'Ouvéa dont seulement 60% est exploité, mais aussi peu entretenu (5).

      Allure générale

      Le cocotier est un palmier qui peut mesurer jusqu'à 30 mètres de haut. Son feuillage est persistant.

      Cocoteraie, Nouvelle-Calédonie
      Cocoteraie, Nouvelle-Calédonie

      Usages

      Les usages du cocotier sont multiples et quasiment toutes les parties de la plante sont utilisées.

      • Alimentaire : L'eau de coco, le lait de coco, la noix ainsi que le cœur du faux-tronc (stipe) sont comestibles ;
      • Construction : les palmes sont utilisées pour la couverture des toitures (8) ; les fibres de la bourre servent à fabriquer des ficelles et des cordes tressées très résistantes pour réhausser les pirogues. Les troncs creusés étaient utilisés autrefois pour la collecte de l'eau de pluie (6,7) ;
      • Artisanat : les feuilles sont utilisées pour faire des nattes, des chapeaux et des paniers, les fibres servent de substrat aux plantes (1) ;
      • Cosmétique : l'huile de coco est souvent utilisée pour ses vertus en cosmétique (2) ;

      Savoirs traditionnels

      Dans la culture kanak, les usages du cocotier sont multiples et quotidiens (alimentation, artisanat, construction, médecine). Au niveau symbolique, le cocotier est la plante qui illustre le mieux les rapports entre l'homme et la nature. Il est planté le long de l'allée qui mène à la grande case et autour des habitations, avec le pin colonnaire (8).

      La mort précoce d'un cocotier devant la maison est un mauvais présage (7).

      Les langues locales distinguent précisément les différentes variétés de cocotier, les différents éléments botaniques de l'arbre, les différents stades de maturation de la noix et préparations culinaires. Voici un exemple du vocabulaire riche et précis associé au cocotier en langue Nengone (île de Maré).

       

      Le vocabulaire associé au cocotier en langue Nenegone (Maré) ©IRD, E. Hnawia
      Le vocabulaire associé au cocotier en langue Nenegone (Maré) ©IRD, E. Hnawia

      Les différentes parties du cocotier

      Cette infographie présente les différentes parties d'un cocotier. Certaines d'entre elles ont des vertus médicinales et sont présentées dans la suite du document.

      Les différentes parties du cocotier ©DAG, modifié Lincks
      Les différentes parties du cocotier ©DAG, modifié Lincks

      Saisonnalité

      La floraison et la fructification ont lieu toute l'année.

      Précautions

      Avant tout usage de plante médicinale, lisez attentivement la fiche Agripédia "Précautions d'usage des plantes médicinales", car certaines plantes sont toxiques, même à faible dose et un mauvais usage pourrait mettre votre santé en danger.

      Quelques règles de bon sens :

      • L'utilisation des remèdes présentés dans nos fiches ne se substituent aucunement à un avis médical ;
      • En cas de symptômes persistants ou anormaux, consultez un professionnel de santé ;
      • N'utilisez pas une plante quand vous avez un doute sur son identification botanique ou alors demandez une identification formelle à quelqu'un de votre entourage qui s'y connait vraiment, un botaniste, un tradithérapeute, un herboriste ou un pharmacien.

      L'EAU DE COCO : description et usages médicinaux

      L'eau de coco est le liquide présent dans la cavité centrale de la noix de coco :

      • Elle correspond aux parties cellulaires de l'albumen de la graine qui sont restées liquides et ne se solidifient pas (chair)(11)
      • C'est un liquide translucide, stérile (6)
      • C'est une boisson sucrée, légèrement acide et appréciée pour étancher la soif ;
      • Le liquide remplit au trois-quarts la cavité de la noix ;
      L'eau de coco fraîche est appréciée pour étancher la soif  ©IStock-P. Yospim
      L'eau de coco fraîche est appréciée pour étancher la soif ©IStock-P. Yospim

      Ne pas confondre avec le lait de coco

      • Le lait de coco s'obtient en râpant la chair de coco (avec ou sans ajout d'eau). Il est généralement utilisé comme ingrédient alimentaire dans diverses recettes de cuisine traditionnelles du Pacifique (11), notamment le bougnat kanak (7).

      Usages médicinaux dans le monde

      • Laxatif et antiscorbutique (2)
      • Tonique : donné aux invalides et aux femmes durant la grossesse (Papouasie Nouvelle-Guinée)(2) ;
      • Réhydratant : l'eau de coco est recommandée pour la réhydratation des personnes atteintes de diarrhées (Inde)(6). C'est un liquide stérile dont la composition en minéraux est proche de celle du plasma sanguin. Il a été rapporté par le passé des utilisations en intraveineuse pour réhydrater avec succès des soldats (Salomon) et un grand brûlé (Polynésie) (6) ;
      • Diurétique : l'eau de coco contient des sels minéraux dont une forte proportion de potassium, ce qui favorise les sécrétions urinaires (2). L'eau de coco traite les affections rénales (Polynésie) (3)
      • Anti-diarrhéique : le jus d'un coco vert (Papouasie Nouvelle-Guinée) (2) ;
      • En cas de fièvre (fébrifuge) : réduit la fièvre (Polynésie) (3) ;
      • Hypertension : une étude a montré que la consommation régulière d'eau de coco ou de mauby (un liquide extrait de l'écorce de l'arbre mauby, Colubrina arborescens), ou plus particulièrement d'un mélange des deux, est efficace pour contrôler l'hypertension (11).

      Autres usages

      • Supplément de croissance dans la culture de tissus végétaux et la micropropagation (11)

      Composition de l'eau de coco (jeune coco verte (6,11))

      • 94% d'eau
      • Glucides (sucrose, glucose, fructose) : 2 à 5 g/100g
      • Protéines : 0,1 à 0,7 g/100g
      • Magnésium : 6 à 30 mg pour 100 g
      • Potassium : 203 à 312 mg pour 100 g
      • Vitamines : B1, B2, B3, B5, B6, B7 and B9 

      FRUIT ET GRAINE : description et usages médicinaux

      • Le cocotier produit des grappes contenant une douzaine de fruits (les cocos ou noix de coco)
      • Un coco est une grosse drupe (fruit à noyau) qui peut-être verte ou jaune, puis devient brun-gris à maturité
      • Il mesure entre 10 et 40 cm de long et entre 10 et 16 cm de large
      • Il est constitué d'une enveloppe fibreuse, la bourre de coco
      Partie sommitale du cocotier avec ses palmes et ses fruits ©Lincks
      Partie sommitale du cocotier avec ses palmes et ses fruits ©Lincks
      • La graine ou noix de coco se trouve à l'intérieur de ce gros fruit fibreux. Elle est sphérique et constituée d'une enveloppe dure et brune à maturité ;
      • La face interne est recouverte d'un albumen blanc comestible, qui donne le lait de coco, lorsqu'il est râpé et pressé ;
      • L'albumen séché donne le coprah, riche en matières grasses. On extrait du coprah l'huile de coprah qui est utilisé pour la cuisson des aliments ou la fabrication de savons ;
      • Lorsqu'un coco germe, l'albumen se transforme en une boule cotonneuse comestible (1).

      Ne pas confondre l'huile de coco vierge et l'huile de coprah :

      • L'huile de coco vierge est une huile non raffinée obtenue soit en pressant la chair fraîche préalablement chauffée à une température douce (moins de 70°C), soit en faisant tremper la chair pendant 24 h dans de l'eau puis en extrayant l'huile du liquide par ébullition, fermentation ou centrifugation (3) ; Cette extraction à froid permet de préserver la qualité de l'huile, les vitamines, les acides gras saturés.
      • L'huile de coprah est obtenue par pression de la chair séchée. Le séchage s’effectue au soleil. L’huile brute est brune et ne sent pas très bon. Elle est chauffée, raffinée, blanchie et désodorisée à l’aide de produits chimiques. Elle a perdu une partie de ces bénéfices (nutriments, vitamines) et peut contenir des acides gras trans nocifs pour la santé (3,9).
      Noix de coco ©istock
      Noix de coco ©istock

      Usages médicinaux en Nouvelle-Calédonie

      • Tonique : les jeunes garçons mangent les amandes de cocos germées pour devenir forts et séduisants (8) ;
      • Laxatif et antiscorbutique : le lait, l'amande fraîche et l'huile (2) ;
      • En cas de fièvre (fébrifuge) : la décoction d'une très jeune noix de la variété rouge, dans 4 à 5 litres d'eau pendant une heure, en usage interne (1,2) ;
      • Vermifuge: le péricarpe des fruits est utilisé pour lutter contre l'infestation par le vers Ténia (2) ;
      • Antidiarrhéique : la jeune noix de coco (1) ;
      • Cicatrisante : l'amande spongieuse trempée dans l'eau chaude donnerait une huile cicatrisante (2). La coque de la noix cuite à l'étouffée exsude un goudron qui sert à boucher le trou d'une carie dentaire (1). Attention ce procédé peut brûler le nerf de la dent ;
      • Antiseptique et calmant : l'amande râpée en onction calme les brûlures et eczémas (1,2).

      Usages médicinaux dans le monde

      • En cas d'hémorragie (hémostatique) : l'amande spongieuse séchée (Papouasie Nouvelle-Guinée) ; La bourre de la jeune noix verte contient un suc astringent qui arrête les hémorragies (Polynésie) (2) ;
      • Anti-inflammatoire et anti-douleur : l'huile de coco en massage (Fidji) (2) ;
      • Vomitive, vermifuge et purgative : l'huile vierge et fraîche est employée comme une purge (Papouasie Nouvelle-Guinée, Tahiti) et pour traiter les vers intestinaux.  Sa consommation en grande quantité peut être fatale (2,3) ;
      • Digestive et immunostimulante : l'huile de coco vierge stimule le métabolisme cellulaire (l'énergie du corps). Elle est préconisée en prévention de la maladie d'Alzheimer (3) et pour lutter contre tout type d'infections (bactéries, virus, champignons, parasites) (3) ;
      • Anti-diarrhéique : le jus d'un coco vert (Papouasie Nouvelle-Guinée) (2) ;
      • Abortive : le lait de coco chaud (Vanuatu) ; le lait, mélangé avec d'autres plantes (Papouasie Nouvelle-Guinée) ; les femmes de Kiribati pilent les pétioles des jeunes plants et les mélangent à du lait de coco (2) ;
      • Aphrodisiaque : Le fruit est utilisé pour augmenter le potentiel sexuel chez les hommes (Inde, Indonésie, Mozambique) ; une croyance dit que le lait de coco diminue la libido et la fertilité (2) ;

      Autres usages

      • La noix de coco râpée débarrasse vos mains du dépôt gluant des ignames (1) ;
      • En usage externe, l'huile de coco vierge est un excellent cosmétique (2), soin pour les cheveux (7).

      Composition

      • La jeune bourre est riche en tanins
      • La chair mûre de la noix de coco est riche en acides gras (jusqu'à 64% d'huile). Elle est aussi composée de protéines (6,3%), de vitamines A, B, C (2).

      GAINE FLORALE : description et usages

      Usages médicinaux en Nouvelle-Calédonie

      • Antiseptique : la sève claire de la gaine florale permet de laver les yeux irrités par l'eau de mer (1)

      Autres usages

      • La gaine florale allume le feu et s'utilise comme torche (1,7)

      FEUILLES : description et usages médicinaux

      • Ses palmes sont longues, raides et étroites

      Usages médicinaux en Nouvelle-Calédonie

      • Tonique : infusion des folioles avec du sucre (1)
      • Calmant et soporifique : infusion des folioles sans sucre (1)
      • En cas d'hémorragie : un morceau de foliole mâché et appliqué sur une blessure peut stopper l'hémorragie (1)

      Autres usages

      • La palme sert à faire les nattes, les chapeaux et les paniers qui font partie du décor océanien (7). Il est aussi possible d'en faire des petits jouets légers, marottes, hochets, etc. (1)
      • On l'utilise aussi pour faire des décorations florales (1)
      • Elle permet aussi de faire des cordages (1,7)
      • La nervure peut être utilisée en pinces pour barbecue, etc. (1)

       

      TRONC ou STIPE : description et usages

      Usages médicinaux en Nouvelle-Calédonie

      • Astringente (2) pour détendre les tissus
      • Dégager les sinus : si un morceau de stipe est râpé dans de l'eau chaude, cela pourrait, par inhalation, débloquer les sinus (1)

      RACINES : description et usages médicinaux

      Usages médicinaux en Nouvelle-Calédonie

      • Diurétique : l'infusion de fragments d'extrémités de racines soigneusement lavées ou les racines en décoction (1)
      • Tonique : les racines sont fortifiantes et détoxifiantes du sang (2). Les racines fortifient les gencives (2).
      • Gynécologie : Les racines sont utilisées en association avec l'écorce de goyavier en cas de douleurs pendant les règles (dysménorrhée) ou de blennorragie (2).
      • Antidiarrhéique : infusion de racines écrasées (1). A Hienghène, on utilise le bouillon de racine (8)
      • Antiseptique : un abcès est soigné avec du jus cru de racines pilées (1,2)
      • Purifiant : Les racines nettoyées peuvent être utilisées pour frotter des dents et les rendre plus blanches et plus saines (1)

      Usages médicinaux dans le monde

      • Antidiarrhéique (Papouasie Nouvelle-Guinée, Salomon) (2)
      • Les racines traitent les maux d'estomac et le sang dans les urines (Papouasie Nouvelle-Guinée) (2)

      Exigences, plantation et entretien

      Les cocotiers donnent des fruits au bout d'environ 6 ans et pendant environ 70 ans. La récolte se fait environ tous les 2 mois. Un cocotier donne en moyenne 150 à 200 cocos par an (5).

      Multiplication

      Ramassez une noix germée le long d'une plage, avec la terre sableuse qui entoure sa racine et posez-la à l'endroit que vous souhaitez dans le jardin.

      Principaux ravageurs et méthodes de lutte

      Le site internet Coconut Pest and Diseases Toolkit présente une quarantaine de pathologies qui affectent les cocotiers des îles du Pacifique. Les principaux ravageurs sont (5) :

      • Les rongeurs : rat noir, rat du Pacifique
      • Le scarabée rhinocéros du cocotier Oryctes rhinoceros
      • L'Hispine du Cocotier Brontispa longissima

       

       

      Deux ravageurs des cocotiers dans le Pacifique ©PROTEGE
      Deux ravageurs des cocotiers dans le Pacifique ©PROTEGE

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      Cette fiche a été réalisée grâce au soutien moral et financier de l'Union européenne, de l'Institut français, de l'OCTA et de l'ACPA dans la cadre du projet pilote "ARCHIPEL.EU".

      Cette fiche a été également réalisée grâce au soutien scientifique, technique et financier de l'IAC, l'ADCK-Centre Tjibaou, l'IRD et l'institut Pasteur de Nouvelle-Calédonie.

      Sources

      Référent / Contact

      Valérie KAGY
      Chercheure
      Institut agronomique néo-calédonien (IAC)
      Mis à jour le 23/11/2024
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