La patate douce
La patate douce
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Identité
Nom scientifiqueIpomea batatasFamilleConvolvulaceaeStatut BiogéographiquePlante exotiqueOrigine géographiqueAmérique centraleDistribution géographiqueRégions tropicalesNoms KanakKumalaAutres noms communs--
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Description
Type de planteHerbacéeFeuillagePersistantDurée de vieAnnuelleHauteur à maturitéMoins de 50 cmLargeur à maturitéEntre 2 et 5 mSystème racinairePeu développé
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Conduite culturale
MultiplicationBouturageSemisOù planter ?ExtérieurPleine terreType de solCalcaire / corallienVolcano-sédimentaireLimoneuxSableuxHumifèreDensitéProductivitéPollinisation--CroissanceRapideEntretien / SoinsFacileExposition au soleilSoleilBesoin en eauRésistance à la sécheresse
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Santé
Résistance aux ravageursRésistance aux maladiesPrincipaux ravageursCharançonNématodesPrincipales maladies--
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Usage & vertus
AlimentationTransformationCuisinéProduit fraisConfitureVertus--Autre usage--
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Saisonnalité
FloraisonFruitsTaille
Généralités et origine
La patate douce Ipomea batatas est une plante alimentaire cultivée de longue date pour ses tubercules savoureux et nourrissants. C'est une liane rampante vivace qui appartient à la famille des Convolvulacées. Elle est cultivée dans toute les régions tropicales, subtropicales et méditerranéennes de la planète (1). La production mondiale de patate douce s'élève à 89 millions de tonnes, la Chine concentrant 75% de la production (FAO-STAT, 2021).
La patate douce est originaire d'Amérique centrale et d'Amérique du Sud. Elle était cultivée au Pérou entre 10 000 et 12 000 ans avant J-C (2). Des études génétiques récentes croisées à des données historiques, archéologiques et linguistiques, attestent que la patate douce a été diffusée à travers tout le Pacifique au gré de diverses migrations humaines et selon deux parcours principaux (3) :
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Du Pérou vers la Polynésie au XIIe siècle : la lignée Kumara, aurait été amenée depuis le Pérou entre 1000 et 1100 après J-C vers la Polynésie occidentale par des navigateurs polynésiens qui l'auraient ensuite diffusée vers d'autres îles (Hawaï, île de Pâques, Polynésie orientale, Nouvelle-Zélande, Tonga, Fidji, Mélanésie). Il existe d'ailleurs d'importantes similitudes lexicales entre les langues désignant la patate douce en queschua au Pérou (cumar), dans les langues polynésiennes (kuumala et ses dérivées) et océaniennes Kumala (en Togien) et 'Umala (en Maori).
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Des Caraïbes ou de l'Amérique du Sud vers l'Europe, puis l'Asie au XVIe siècle : la patate douce a tout d'abord été découverte aux Antilles par Christophe Colomb (1492), puis elle débarque en Espagne dès 1493 où elle y rencontre un rapide succès. Les Portugais diffusent ensuite la patate douce (lignée Balata) dans leurs comptoirs en Afrique et Indonésie vers 1500, tandis que les Espagnols l'implantent aux Philippines vers 1520 (lignée Camote). Le tubercule s'est ensuite dispersé dans différentes îles du Pacifique par l'intermédiaire de navigateurs européens ou de navigateurs locaux (Papouasie Nouvelle-Guinée, Fidji, Polynésie, Micronésie...). Les récits du capitaine Cook font état de cultures de patates douces sur plusieurs îles qu’il visita au XVIIe siècle. La Papouasie Nouvelle-Guinée et la Mélanésie représentent le 2e spot mondial de diversification de la patate douce avec leurs milliers de cultivars et variétés.
Concernant la Nouvelle-Calédonie, on sait que la patate douce était consommée aux îles Loyauté avant l'arrivée des missionnaires. Le tubercule a atteint la Nouvelle-Calédonie vraisemblablement vers la fin du 18e ou au début du 19e siècle. À Maré, la patate douce a conservé son nom polynésien Kumala (4).
La patate douce ne commence à être cultivée en France qu'à partir de 1750, mais elle tombe rapidement dans l'oubli, car la pomme de terre lui était préférée.
Usages alimentaires et vertus
Qualités nutritionnelles
La patate douce contient des nutriments intéressants pour la santé :
- Riche en fibres
- Riche en antioxydants
- Indice glycémique modéré
- Excellente source de vitamines, de manganèse et cuivre
Usages alimentaires et préparations culinaires
Le tubercule constitue la principale partie comestible de la plante, toutefois, les feuilles peuvent également être consommées comme condiment ou les épinards. La patate douce a un goût sucré, intermédiaire entre la pomme de terre et la châtaigne. On peut la préparer de nombreuses façons :
- cuits à l'eau bouillante ou à la vapeur
- en friture
- en purée,
- en gratin
- en potage
- Farine
- en gâteau...
Vertus médicinales
La forte teneur en vitamines et en anti-oxydants contribue à une maintenir une bonne vue, une belle peau et une bonne immunité.
Autres usages
Les parties aériennes constituent un fourrage apprécié du bétail.
Tableau 1. Composition pour 100 g de tubercule cuit (source ciqual.anses.fr)
Énergie | 62,8 kcal |
Eau | 78 g |
Protéines | 1,69 g |
Glucides | 12,2 |
Lipides | 0,15 |
Sucres | 6,11 |
Fibres | 2,9 |
Calcium | 32,5 mg |
Magnésium | 22,5 mg |
Phosphore | 43 mg |
Potassium | 353 mg |
ß-Carotène | 10500 µg |
Description de la plante
Allure
- Liane rampante avec des tiges pouvant atteindre de 50 cm à 3 m de longueur
- Tige avec des entre-nœuds à partir desquels apparaissent des racines
Feuilles
- Simples arrangées en spirales
- Entières, ovales ou profondément lobées
- 15 cm x 15 cm avec un pétiole de 5 à 30 cm
- De couleur verte ou violacée
Fleurs
- Solitaires en forme de trompette
- De couleur pourpre
- 4 cm de diamètre
Fruits et graines
- Fruits de petite taille avec 4 graines noires
Racines, tubercules
- Juste sous la surface du sol, les racines se gorgent d'amidon et forment une dizaine de tubercules.
- Tubercules fusiformes ou globulaires, lisses ou avec des petits sillons
- Peau externe de couleur orange ou violacée
- Chair de couleur blanche, jaune, orange ou pourpre
Saisonnalité
- x : préparation des parcelles, des champs
- Mars à mai: plantation des tubercules-semences
- x: récolte des tubercules.
- Floraison abondante lorsque les journées font 11 à 12 h
Le cycle varie de 105 jours (3,5 mois) à 210 jours (7 mois).
Cycle court de 4 mois
- Septembre à novembre : plantation recommandée (4)
- Avril à août : Récolte des tubercules
- Juillet-août : période de repos végétatif de la plante pendant les mois les plus froids. Elle qui peut perdre ses feuilles (3).
Cycle long de 7 mois
- Septembre à novembre : plantation recommandée
- Avril à février : Récolte des tubercules
- Pour les cycles de 18 mois intégrant une période de saison chaude, les rendements peuvent être importants. Toutefois, les risques de dommages par les rats sont importants. De plus, les tubercules deviennent plus fibreux et leur qualité gustative diminue (4).
- Saison chaude favorise la croissance des parties aériennes au détriment des tubercules.
- Saison fraîche : période où la croissance de la plante se ralentit
- Pour une même variété, le cycle peut s'allonger d'un mois entre une plantation de décembre et une plantation en juillet.
Variétés et cultivars
D'après le centre des tubercules tropicaux (CCT) de l'Adecal -Technopole, x espèces de patates douces sont présentes en Nouvelle-Calédonie. Il s'agit de xx.
Le cycle de culture varie entre 105 et 210 Jours.
- Les variétés de cycle court sont moins sensibles aux charançons et libèrent le terrain rapidement.
- Les variétés tardives sont intéressantes si l'on veut couvrir le sol plus longtemps.
Variétés recommandées pour une culture en saison chaude et humide
N° CIRAD | Nom commun |
Tubercules (couleur de la peau, et de la chair) |
Consistance du tubercule après cuisson à l'eau | Cycle en jour saison chaude | Observations | |
56 | Cari carotte | jaune | orange | ferme | 105-110 | variété pouvant être cultivée en toute saison |
59 | Fidji | rosé | blanche | ferme | 120 (1) | longues lianes, grosses feuilles (très couvrantes) |
62 | Papouasie Nouvelle-Guinée | rose blanche | blanche | ferme | 120 (1) | chair bien ferme |
69 | Nigéria | blanche | jaune | molle | 120 (1) | reprise parfois difficile, goût de châtaigne, sensible aux défoliateurs |
x
Variétés recommandées pour une culture en saison fraîches
N° CIRAD | Nom commun | Tubercules | Consistance du tubercule après cuisson à l'eau | Cycle en jour saison chaude | Observations | |
Peau | Chair | |||||
10 | 3 mois peau blanche | jaune clair | blanche | molle | 105-120 | |
48 | Cari-patte de poule | jaune | jaune | molle | 110-120 | lianes courtes. A récolter précoce sinon éclatement des tubercules |
54 | Peau-rouge Mégélé | rouge crème | marbré rouge | ferme | 105-120 | tendance à l'éclatement éviter sols lourds et l'excès d'humidité en fin de cycle |
56 | Cari carotte | jaune | orange | ferme | 115-125 | reprise parfois difficile sensible aux charançons |
Exigences environnementales
La culture de la patate douce est facile. Elle peut se cultiver dans toute la Nouvelle Calédonie, tout au long de l'année. Elle demande peu de travail et offre de nombreux avantages :
- Elle permet des rotations rapides : 4 mois de culture.
- C'est une culture nettoyante : elle étouffe les mauvaises herbes.
- Elles est intéressante en interligne de plantation car elle n'est pas grimpante.
Exigences environnementales
- Température idéale se situe entre 22 et 30°C
- Bon ensoleillement
- Ne supporte pas des températures inférieures à 10°C
- La formation des tubercules exige des jours courts de 11 à 13 h
Type de sol
- S'adapte bien à de nombreux types de sol.
- Les sols argilo-sableux, drainant bien, riches en matière organique lui conviennent le mieux.
- Les sols à texture légère permettent d'obtenir de beaux tubercules
- Le pH du sol doit être compris entre 5,5 et 6,5 mais les rendements sont acceptebles avec des ols plus acides ou plus alcalins.
- Il faut éviter les sols très lourds (argiles noires) ou trop sableux, sans réserve en eau.
Eau, irrigation
- Nécessite environ 500 mm de pluie durant son cycle.
- En Nouvelle Calédonie, la culture se faisant souvent en période sèche, il est recommandé de prévoir une irrigation d'appoint.
- Les quantités d'eau nécessaires dépendent de la nature du sol, des pertes par ruissellement, du drainage et du stade de la culture.
- Irrigation par aspersion ou goutte à goutte conseillé jusqu'au début de formation des tubercules (vers 6-8 mois).
- Cessez d'irriguer un mois avant la récolte
- La plante tolère ensuite une période de sécheresse assez importante.
- L'excès d'eau en fin de cycle provoque l'éclatement des tubercules.
- Dose d'irrigation nécessaire pour une semaine à Pouembout en avril :
- 3,5 mm x 7 = 33mm
- l'apport de 1mm équivaut à 1 litre/m2, soit 1 m3 pour 10 ares).
- Avec l'asperseur débitant 5 mm/heure on arrosera au minimum 7 heures, soit par exemple 2 arrosages de 4 heures chaque semaine.
Préparation du sol et fertilisation
Comme toute les plantes à tubercules, la patate douce demande un sol meuble.
- En culture manuelle, sur sol naturellement meuble comme le sol des îles loyautés, procédez à un ameublissement localisé puis confectionnez une butte ou billon.
- En culture mécanisée, pratiquez un labour profond suivi d'un émiettage puis d'un billonnage de 30 cm de hauteur environ.
Fertilisation
- La fertilisation dépend du type de sol et de la variété employée.
- La patate douce est une plante relativement exigeante et demande une bonne fertilisation.
- Les variétés récentes à chair orange ont des besoins en azote supérieurs aux cultivars traditionnels et aux variétés plus anciennes.
- Un apport en azote trop important favorise le développement du feuillage au détriment du tubercule.
- Sur les parcelles mécanisées, procédez à un apport en engrais en deux fois : avant la plantation, au moment du billonnage, puis en couverture 30 jours après la plantation. Épandage à la volée puis enfoui par le billonnage. Sur les parcelles manuelles, épandage tous les deux pieds.
- Sur les sols pauvre en humus, il est recommandé un apport de 5 à 10 t/ha de fumier, lisier ou compost, à chaque pied après la plantation ou avant le billonnage.
- Une récolte de 15 tonnes de tubercules consomme environ 70 kg d'azote, 20 kg de Phosphore (P2O5), 110 kg de Potassium (K2O).
Sol appauvris | Sols fertiles (terre d'alluvion) | |
Avant la plantation | 300 kg/ha (formule 0-32-16) | 200 kg/ha (formule 13-13-21) |
En couverture |
500 kg/ha (formule13-13-21) ou 25 g pour 2 pieds |
300 kg/ha (formule 13-13-21 ou15 g pour 2 pieds |
Total (en kg/ha) | 65-161-153 | 65-161-105 |
Désherbage
- La patate douce est considérée comme une plante nettoyante car elle couvre bien le sol.
- Un ou deux sarclages peuvent être nécessaire avant que la plante ne couvre entièrement le sol.
Multiplication
La patate douce se multiplie essentiellement par bouturage, selon deux techniques :
Bouturage de tiges
Les boutures sont prélevées soit sur la culture précédente avant la récolte, soit sur des plants élevés en pépinière.
- choisissez des plantes sains, sans tâches, ni feuilles naines
- sélectionnez les extrémités de tiges (boutures apicales) qui donneront des boutures les plus vigoureuses.
- Préparez des boutures de 30 à 40 cm portant 3 à 4 nœuds en laissant 1 à 2 feuilles en haut. Les feuilles à supprimer seront coupées au sécateur et non arrachées ce qui blesserait la tige.
- Vous pouvez conserver vos boutures quelques jours au frais et à l'ombre et enveloppées à leur base dans un tissu humide.
Plus de détails et d'explications dans la fiche "Faire une bouture de plante ornementale".
- En pépinière : la production de lianes est plus importante en saison chaude. Prévoyez de démarcotter régulièrement les lianes en soulevant les tiges pour les détacher du sol.
Seedbed
Le seedbed est une technique qui consiste à utiliser des tubercules pour produire des boutures de façon échelonnée.
- Sur une parcelle éloignée, en plein soleil, sur un sol sain, meuble, drainant et désherbé, préparez des buttes aplaties de 1 m de large et 10 m de long
- Sélectionnez un lot de tubercules sains et d'une grosseur équivalente. Prévoir 15 à 25 kg de tubercule par m2
- Placez vos tubercules sur la butte en lignes serrées avec environ 4 tubercules par ligne.
- Recouvrez les tubercules avec 3 à 5 cm de terre (pas plus, sinon, la germination est ralentie).
- Fertilisation : 100 g/m2 d'engrais complet (formule 6-4-11). Après chaque coupe ajouter entre 60 et 80 kg d'azote par hectare.
- Irrigation au goutte à goutte ou par aspersion : peu d'eau mais de façon régulière
- Germination au bout de 3 à 5 semaines
- Lorsque la plante fait 30-40 cm, coupez les tiges à 5 cm de sol. Plantez les boutures 1 à 2 jours après
- Réalisez des coupes tous les 20 jours en saison chaude et tous les 30 à 40 jours en saison fraîche.
- Les tubercules commencent à pourrir au bout de 6-7 mois
Coût de production : 15 F la bouture
Plantation
Les boutures doivent être enterrées à moitié et en oblique :
- Plantation manuelle : pour des bilIons écartés de 1 mètre, placez 1 bouture tous les 25 à 30 cm, soit 33 à 40 000 plants/hectare.
- Plantation mécanique : utilisez une planteuse maraîchère. Les boutures sont placées par les opérateurs dans des pinces qui les déposent dans le sillon. Les sillons sont ensuite refermés par les corps butteurs de la machine. Ce type de machine permet de planter jusqu'à 7000 boutures/heure soit environ 15 à 20 ares à l'heure avec 3 personnes (1 chauffeur et 2 planteurs).
Rendement et productivité
Cultivars traditionnels : 5 à 10 t/ha
Cultivars sélectionnés : 40 à 50 t/ha
Le nombre de jours à consacrer aux diverses activités agricoles sont indiquées dans le tableau suivant :
Opérations | Nombre de jours-homme pour 1 hectare |
Préparation des billons (à la main) | 20 à 25 j |
Coupe et préparation des boutures | 10 j |
Plantation manuelle | 10 à15 j |
Plantation mécanique | 3 j |
Entretien divers | 5 à15 |
Récolte et tri des tubercules | 20 à 40 |
Récolte
La récolte doit être effectuée dès que les tubercules ont atteint leur maturité.
- Déterrez quelques tubercules et évaluez leur bonne maturité par leur grosseur puis précédez à la récolte de la parcelle
- Une récolte tardive entraine un risque de ravage par le charançon et d'éclatement des tubercules.
- En culture manuelle, récoltez vos tubercules en arrachant les plants ou en ouvrant le billon avec un outil.
- En culture mécanisée, récoltez vos tubercules à l'aide d'un gyrobroyeur et de récolteuses chargeuses. On peut aussi utiliser un outil qui ouvre le billon et récolter à la main.
Conservation
Les tubercules de patate douce ne se conservent pas très longtemps. Le stockage doit se faire dans un local sec, frais et ventilé.
Au bout de 3 à 6 semaines, la qualité des tubercules se détériore. Ils deviennent fibreux, pourrissent et germent. Le comportement varie selon les variétés.
Vous pouvez allonger la conservation jusqu'à 5 à 6 mois :
- en procédant dans un premier temps au réessuyage des tubercules (curing), c'est-à-dire à un passage de quelques jours dans une atmosphère chaude et humide (29°C, 90%)
- puis, en stockant les tubercules dans un endroit sec au frais (température entre 13 et 16°C)
Principaux ravageurs et maladies
Principaux ravageurs et maladies
Méthodes de lutte agroécologiques
Méthodes de lutte agroécologiques
Soutien à la réalisation de cette fiche
Soutien à la réalisation de cette fiche
La plantation
Préparation des boutures
La patate douce se multiplie essentiellement par bouturage de tiges. Les boutures sont prélevées soit sur la culture précédente avant la récolte, soit sur une pépinière préparée à cet effet.
Les lianes seront prises sur des plantes saines sans tâche brune (scab) ni feuille naine (maladie de la petite feuille). Les extrémités de tiges donneront les boutures les plus vigoureuses (boutures apicales).
Avant plantation les lianes seront coupées en bouture de 30 à 40 cm portant 3 à 4 noeuds.
On laissera 1 à 2 feuilles en haut de la bouture. Les feuilles supprimées seront coupées et non arrachées ce qui blesserait la tige.
Il est conseillé de tremper les boutures 15 minutes dans une solution fongicide insecticide. Si les boutures ne sont pas utilisées immédiatement, elles seront conservées en botte, au frais et à l'ombre et enveloppées à leur base dans un tissu mouillé ou posées sur du sable humide.
A 50 litres d'eau on ajoutera 150g Dithane ou Manzate (matière active : Mancozeb à 80%) et 125cc Knock-Out 200 ou de Diazinon 20P (matière active : Diazinon 20%) ou 50ml de Rogor 50 (matière active dimethoate à 50%).
Besoin en pépinière
La production de lianes est très variable selon la variété et la saison. Elle est supérieure en saison chaude. La pousse des lianes est favorisée par un apport d'azote. (500 g d'urée pour 100 m2 de pépinière à deux mois d'âge).
Une bonne protection sanitaire de la pépinière est à prévoir.
Il est conseillé de démarcotter les pépinières pour faciliter la récolte des lianes.
Pour cela on soulévera les lianes pour les détacher du sol, une à deux fois en cours de culture.
Pour le transport des lianes, à titre indicatif une camionnette bâchée peut transporter 4000 à 5000 lianes non préparées.
Mise en place de la culture
Les boutures doivent être enterrées à moitié et obliquement.Le besoin en bouture sera de 300 à 400 pour 100 m2.
Sur butte : on placera 2 boutures par butte.
Sur billon : l'écartement entre billon sera fonction des outils utilisés.
Pour des bilIons écartés de 1 mètre, on placera 1 bouture tous les 25 - 30 cm. Soit 33 à 40 000 plants/hectare.
Plantation mécanique : on peut utiliser une planteuse maraîchère. Les boutures sont placées par les opérateurs dans des pinces qui les déposent dans le sillon. Les sillons sont ensuite refermés par les corps butteurs de la machine.
Ce type de machine permet de planter jusqu'à 7000 boutures/heure soit environ 15 à 20 ares à l'heure avec 3 personnes (1 chauffeur et 2 planteurs).
Epoque de la pépinière | Surface de pépinière pour planter 1000 m2 |
Saison chaude (Décembre-Avril) | 35-70 m2 |
Saison fraîche (Mai-Septembre | 75-150 m2 |
Lutte contre les parasites
Pour avoir une culture en bonne état sanitaire certains principes de bases doivent être respectés :
Faire des rotations de culture : la patate douce ne doit pas revenir sur la même parcelle avant 12 mois en alternance avec d'autres cultures.
Les boutures doivent être prélevées sur des pieds sains.
Parmi les parasites de la patate douce les plus courants en Nouvelle Calédonie on peut citer :
Les charançons (Cylas formicarius et Euscepes postfasciatus)
Ces coléoptères constituent le principal problème de la culture de patate douce en Nouvelle Calédonie. Les adultes attaquent les tiges et les feuilles mais les principaux dégâts sont causés par les larves qui minent les tubercules, les rendant impropres à la consommation, sans affecter de façon notable le rendement pour autant.
Chez Cylas l'adulte mesure 6 - 7 mm. Son corps est roux avec des élytres bleu-noires. La femelle pond dans les tiges ou sur les tubercules qu'elle gratte superficiellement.
Les oeufs éclosent après une semaine et donnent naissance à des larves sans patte, à tête rougeâtre et au corps blanc.
Le stade larvaire dure 15 - 20 jours. Chaque nouvelle génération apparait après 4 - 6 semaines en fonction de la température et 3 générations de charançons peuvent se développer en un seul cycle de culture.
Chez Euscepes l'adulte mesure 3 à 4 mm, son corps est ovale, de couleur brun foncé à noir.
Les deux espèces ont des ailes mais volent rarement et leurs larves sont semblables. Les dégâts sont plus à craindre dans les sols compacts qui se crevassent facilement (argileux), les adultes pénétrant jusqu'aux tubercules par les fentes du sol.
Les méthodes de luttes
- Choix des variétés :
Les variétés précoces réduisent le risque d'attaque, la récolte intervenant avant que les populations d'insecte soient trop importantes.
Les variétés riches en carotène (Cari carotte) semblent plus susceptibles aux charançons et doivent être récoltées tôt.
- Techniques culturales :
Le buttage en cours de culture améliore la protection des tubercules contre la pénétration
des adultes.
Détruire les tiges et les tubercules non commercialisés qui seraient infectés.
- Lutte chimique :
Les boutures doivent être traitées avec un insecticide comme indiqué ci-dessus. Les derniers 50 cm de l'extrémité des lianes sont en général moins infectés par les oeufs et les larves des charançons.
Le scab ou gale
C'est une maladie fongique causée par un champignon (Elsinoe batatae) qui provoque de petites tâches brunes, s'éclaircissant avec l'âge, situées sur les nervures centrales et secondaires. L'infestation apparait surtout sur les feuilles jeunes dont les bords s'enroulent et exposent la face inférieure des feuilles au soleil.
Les attaques sont plus importantes durant la saison chaude et humide. La maladie se propage essentiellement par les boutures infectées. Le champignon n'attaque pas les tubercules. Les pertes de rendement peuvent atteindre 60%.
Outre les rotations de cultures et l'emploi de boutures saines et traitées (cf ci-dessus) des traitements fongicides peuvent être utilisés pendant la culture. On traitera dès l'apparition des premiers symptômes foliaires par pulvérisation du feuillage (mancozèbe).
La maladie de la petite feuille
Cette maladie est causée par un mycoplasme, microorganisme proche des virus.
Elle débute par un jaunissement des nervures des feuilles. Progressivement les nouvelles feuilles restent plus petites jusqu'à 1/8 de la taille normale) d'où le nom de maladie de la petite feuille. Les feuilles malades présentent un aspect chlorotique (couleur jaunâtre).
La maladie se transmet par les boutures issues de plantes infectées d'où l'importance de prélever le matériel végétal sur des plants sains.
Elle se transmet aussi par des cicadelles, sortes de petites sauterelles (vert clair) longues de 3 mm.
Le contrôle de la maladie se fait de façon indirecte essentiellement par l'élimination au champs des plantes atteintes et le prélèvement des boutures sur des pieds sains.
Il n'y a pas de traitement chimique contre cette maladie.
En cas de présence importante de cicadelle ou d'autre insecte défoliateur un traitement insecticide est recommandé avec un pyrethrinoïde de synthèse (deltaméthrine).
Auteurs
(1) Birlouez É. 2023. Petite et grande histoire des légumes. Ouvrage, éditions Quae, Versailles, 2023, 168 p.
(2) Walter A., Lebot V., 2003. Jardins d'océanie. IRD Éditions 329 p
(3) Roullier C. and al., 2013. Historical collections reveal patterns of diffusion ofsweet potato in Oceania obscured by modern plantmovements and recombination. PNAS 110(6)2205-2210. DOI https://www.pnas.org/doi/full/10.1073/pnas.1211049110
Lormée N., Cabalion P., Hnawia É., 2011. Hommes et plantes de Maré, îles Loyauté, Nouvelle-Calédonie. IRD éditions, p 282-283
(4) Varin D., 2018. La production commerciale du manioc en Nouvelle-Calédonie. Présentation DDR province Sud.
(5) Collectif 2023. Mémento de l’agronome. Cirad, Gret, Ministère des affaires étrangères (France). Éditions Quae p 843-850.
(6) Agence rurale. 2023. Récoltes du Caillou