Acropogon jaffrei
Acropogon jaffrei
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Identité
Nom scientifiqueAcropogon jaffreiFamilleMalvaceaeStatut BiogéographiquePlante endémiqueOrigine géographiqueNouvelle-CalédonieDistribution géographiqueNouvelle-CalédonieNoms Kanak--Autres noms communs--Milieu naturel d'origineForêt sècheStatut IUCNEn danger (EN)
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Description
Type de planteArbreFormeMonocauleFeuillagePersistantCouleur des feuillesVertCouleur des fleursBicoloreDurée de viePluriannuelleHauteur à maturitéPlus de 5 mRecouvrement à maturitéEntre 2 et 5 mSystème racinaire--Intérêt ornementalFeuillagePort
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Conduite culturale
MultiplicationSemisOù planter ?Pleine terreEn potIntérieurType de sol--Substrat pots/plantsSableTourbeDurée d'élevage en pépinièreMoyennePollinisation--CroissanceRapideEntretien / SoinsFacileExposition au soleilMi-ombreBesoin en eauRésistance à la sécheresse
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Santé
Résistance aux ravageursRésistance aux maladiesPrincipaux ravageurs--Principales maladies--
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Usage & vertus
Aménagement paysagerMassifAlignementEn isoléEn potAutre usage--
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Saisonnalité
FloraisonFruitsTaille
Présentation
Le genre endémique Acropogon est actuellement représenté par 24 espèces mais d’autres espèces nouvelles restent à décrire. Précédemment placé dans le genre Sterculia, Acropogon possède de nombreuses espèces dignes d’intérêt, essentiellement par leur feuillage original et décoratif. Moins bien connu que le majestueux Acropogon bullatus de forêt sèche, A. jaffrei est un arbre plus petit (6 à 10 m) et moins ramifié.
La répartition géographique d’Acropogon jaffrei se limite aux sous-bois de quelques lambeaux de forêts sèches rivulaires entre Poya et le nord de Koné. Il a aussi été observé à la base du massif du Boulinda côté Poya nord et en forêt mésophile vers la tribu de Nétéa.
Bien que ses fleurs assez grandes et colorées (rougeâtres striées de jaune pâle) soient élégantes, elles se remarquent assez peu car cachées par le feuillage. La floraison de cette espèce a essentiellement lieu entre octobre et mars.
Utilisation
Cet arbre à port naturel quasi-monocaule si particulier en ferait un bon candidat pour des alignements et pour marquer des entrées paysagées. C’est également un élément structurant dans un massif composé d’arbustes. A. jaffrei se prêterait également bien à une utilisation comme plante verte d’intérieur (halls d’hôtels, de banques…) s’il était capable de résister aux conditions d’éclairage et de climatisation. Cependant, un prêt de végétaux réalisé par la SRMH dans cette optique n’a pas vraiment convaincu car un certain nombres de feuilles ont jauni et sont tombées. Cette expérience serait à renouveler plus finement et plus longuement. A priori, Acropogon jaffrei est une espèce plutôt sciaphile à semi-héliophile, ce qui peut rendre son utilisation difficile dans des nouveaux projets d’aménagements ouverts. Etonnamment, l’individu planté dans le jardin ornemental expérimental de plantes endémiques et indigènes de St Louis s’est très bien adapté à une exposition assez ventée en plein soleil, accélérant même la formation des feuilles adultes palmées et sa floraison.
Les aménagements irrigués régulièrement conviendront le mieux, même si A. jaffrei pourra supporter des périodes de relative sécheresse. A l’origine, nous avions envisagé que cette espèce pouvait être intéressante en feuillage coupé car ses feuilles tiennent plus d’une dizaine de jours dans un vase et qu’elles sont également décoratives une fois séchées (couleur cuivrée). L’obtention de la forme adulte de la feuille étant longue à partir d’un semis et le faible nombre de feuilles produites rendent difficiles une exploitation commerciale durable pour cet usage.
Multiplication
Contrairement aux fiches techniques précédentes sur la valorisation horticole des plantes endémiques où le bouturage est privilégié pour obtenir des plantes sélectionnées et fleuries plus rapidement, nous recommandons ici la multiplication par semis. Il est effet délicat de sacrifier les plantes mères monocaules pour obtenir seulement quelques plantes filles par bouturage même si celui est possible (tronçons de tige et enracinement de morceaux de feuilles). Pour la production à grande échelle de ce type de plantes sans verger à graines, l’idéal serait la mise au point d’un protocole de multiplication végétative in vitro.
Acropogon jaffrei se multiplie très facilement par semis de graines fraîchement récoltées à maturité c’est-à-dire quand elles sont noires, au moment de la déhiscence naturelle du fruit.
Aucun prétraitement sur la graine n’est nécessaire et la germination prend place en 2 à 4 semaines. Préférer un substrat léger et sain de type perlite/ vermiculite/tourbe dans une terrine ou dans un godet de 7x7x6,2.
La difficulté essentielle pour cette espèce, au moins dans un premier temps, sera l’approvisionnement en graines pour les pépiniéristes. Les arbres transférés par la S.R.M.H. font entre 2 et 3 mètres ce qui laisse présager de premières fructifications assez rapidement si ces porte-graines sont plantés et entretenus tels que dans notre jardin expérimental. L’autre difficulté sera la fructification car ces plantes sont de type monoïque avec des fleurs non hermaphrodites (fleurs mâles et femelles sur un même pied à des endroits différents de l’inflorescence ou du pied). Certains individus seraient même dioïques (J.M. Veillon, communication personnelle). Il est à noter que l’individu planté en jardin a fructifié naturellement (sans pollinisation manuelle).
Culture
En pépinière, cet arbre se cultive facilement et sa croissance est relativement rapide. Quatre à six semaines après le semis, les jeunes plants sont empotés de préférence en « pots rosier » de 1 litre. Les rempotages suivants se feront également en « pots rosier » de 3 litres (6 mois après) puis de 5 litres (encore 6 mois après). Des sujets de taille moyenne de 2 mètres peuvent être produits en moins de 3 ans. Le substrat utilisé a consisté et 1/2 tourbe brune / 1/2 sable de carrière pour tous les rempotages. Afin de conserver le port naturel monocaule, il faudra veiller à ne pas endommager l’apex terminal. Côté fertilisation, A. jaffrei s’est bien développé avec un engrais de type Osmocote 15-8-10 utilisé en mélange dans les substrats à raison de 1,5 kg/m3. Il est conseillé de cultiver les plantes sous ombrière pour maximiser leur croissance et éventuellement de les mettre en plein soleil quelques mois avant la vente pour les endurcir.
Sources
- Gâteblé G., 2004. Plantes endémiques et feuillages coupés. La Calédonie Agricole. 102 : 24-25.
- Gâteblé G., 2006. Cultures horticoles. Rapport annuel 2005 IACSRMH. 31 pp.
- Morat, P. et Chalopin, M. 2005. Quatre autres nouvelles espèces d’Acropogon Schltr. (Malvaceae, Sterculieae) endémiques de NouvelleCalédonie. Adansonia, sér. 3,. 27 (2) : p. 255-266.
- Pastor M., 2005. Valorisation horticole des plantes de forêt sèche indigènes à la Nouvelle-Calédonie. Rapport de Recherche. IAC. 126 pp.
Auteurs
G. Gateblé, M. Pastor, J. Ounémoa, février 2008