Artocarpus altilis (Arbre à pain, vertus médicinales)

Artocarpus altilis, l'arbre est un arbre très apprécié pour son fruit dans le Pacifique. C'est un grand arbre de la famille des Moracées. 

La fiche "Fruit à pain" présente en détail des descriptions botaniques et les techniques de culture.

La fiche ci-dessous présente les propriétés et usages médicinaux des différentes parties de la plante. Quasiment toutes les parties de l'arbre sont utilisées : feuilles, écorce, fruit, latex, racines.

Cette plante est utilisée dans la médecine traditionnelle kanak. La feuille de l'arbre à pain peut rentrer dans la composition de l'aeneshaba (mélange fortifiant à base de plantes) (3).

Voir la fiche "La médecine traditionnelle kanak."

Avant tout usage de plante médicinale, lisez attentivement la fiche Agripédia "Précautions d'usage des plantes médicinales", car certaines plantes sont toxiques, même à faible dose et un mauvais usage pourrait mettre votre santé en danger.

Quelques règles de bon sens :

• L'utilisation des remèdes présentés dans nos fiches ne se substitue aucunement à un avis médical, ni aux conseils d'un guérisseur traditionnel (tradithérapeute) ;
• En cas de symptômes persistants ou anormaux, consultez un professionnel de santé ;
• N'utilisez pas une plante quand vous avez un doute sur son identification botanique ou alors demandez une identification formelle à quelqu'un de votre entourage qui s'y connait vraiment, un botaniste, un tradithérapeute, un herboriste ou un pharmacien.

Les vertus médicinales de l'arbre à pain sont nombreuses. Cette plante est traditionnellement utilisée dans le Pacifique pour traiter :

• les affections respiratoires
• les affections des yeux et des oreilles
• les douleurs
• les plaies et blessures
• les affections cutanées
• la gratte
• les troubles digestifs
• la fatigue

La plante adulte est utilisée comme remède pour traiter :

• Hypertension (Nouvelle-Calédonie) (1)
• Affections circulatoires (Nouvelle-Calédonie) (1)
• Troubles hépatiques (Nouvelle-Calédonie) (1)
• Affections respiratoires (Nouvelle-Calédonie) (2)
• Attaques cardiaques (Papouasie N-G) (1)
• Cancers (Papouasie N-G) (1)
• Migraines (Papouasie N-G) (1)

Les jeunes pousses sont utilisées comme remède pour traiter :

• Angines :  un remède polynésien utilise les jeunes pousses de l'arbre à pain associé aux pétioles (queue) des feuilles. Pour cela : enlever l'écorce d'une jeune branche de la longueur d'un bras et la râper. Broyer ensemble 4 pétioles (queue) de jeunes feuilles vertes, 4 pétioles de vieilles feuilles jaunes et 4 pousses. Déposer cette pâte sur la couche d'écorce râpée et en faire un paquet. Le paquet est trempé dans un bol d'eau puis pressé au-dessus du bol (2). Le trois quarts du remède est utilisé pour des gargarismes et le reste est bu.

• Infections de l'œil (orgelets) : les jeunes pousses sont broyées et le jus est appliqué en usage externe (Polynésie) (1)

• Infections de l'oreille (otalgies) : un bourgeon est broyé, la pulpe est placée dans un tissu propre, 20 gouttes de monoï tiaré sont ajoutées, le mélange est chauffé au-dessus d'une flamme, l'oreille non malade est d'abord frottée avec le remède, ensuite l'oreille malade, puis quelques gouttes sont insérées à l'intérieur du conduit auditif (Polynésie) (2)

• Contre la gratte (ciguatera) : une décoction des jeunes pousses (Fidji) (1). Un bourgeon enveloppé dans un petit fragment de vieille feuille jaunie est mâché et avalé. Par dessus, il est bu un petit verre de latex frais, tout juste saigné de l'écorce. Un remède renouvelé 3 fois par jours lorsque la crise est forte (4).

• Spasmes musculaires (Fidji) (1)

La fiche "Les différentes préparations de plantes médicinales" explique comment préparer des infusions, décoctions, macérations...

• Douleurs : la feuille jaunie, associée à la feuille de Graptophyllum pictum soulage les douleurs (Maré, Nouvelle-Calédonie) (1,3)

• Plaies : le jus des feuilles est écrasé et appliqué sur les plaies (Fidji) (1)

• Affections oculaires : les feuilles traitent les affections des yeux (Samoa, Futuna) (1)

• Antiseptique : la pulpe moisie du fruit soigne les furoncles (Tahiti) (1)

Composition chimique

• Le fruit est riche en polyphénols (protecteurs des vaisseaux sanguins) (1)

• Blessures : le latex appliqué sur la peau forme un pansement isolant et imperméable qui accélère la guérison des fractures, foulures, contusions et douleurs articulaires :  (Tahiti) (1,4)

• La gratte (Nouvelle-Calédonie) (1)

• Les douleurs de poitrine et troubles cardiaques avec le jus extrait de l'écorce (Fidji) (1)

• Les maux d'estomac et troubles digestifs (Samoa, Tonga) (1)

• La fatigue : l'infusion de l'écorce est administrée comme tonique aux convalescents ou en cas de rechute (Tonga) (1)

• Maladies et difficultés respiratoires : le jus des racines pourrait les soulager (Fidji) (1)

L'Institut agronomique néo-calédonien (IAC) a été lauréat du "Fonds de sauvegarde du patrimoine immatériel des pays et territoires d'outremer (PTOM)" en mars 2022 pour intégrer dans Agripedia des fiches sur les plantes médicinales de la pharmacopée calédonienne.

Cette fiche a été réalisée grâce au soutien moral et financier de l'Union européenne, de l'Institut français, de l'OCTA et de l'ACPA dans la cadre du projet pilote ARCHIPEL.EU.

Cette fiche a été également réalisée grâce au soutien scientifique, technique et financier de l'IAC, l'ADCK-Centre Tjibaou, l'IRD, l'Institut Pasteur de Nouvelle-Calédonie et Lincks.